lundi 24 décembre 2007

Le petit monde de l'association

Le labo de Futuro devient peu à peu une maison d'édition.

Les six fondateurs sont tous responsables éditoriaux, et plus ou moins édités à l'Association. Le journal Lapin ne sera jamais un journal officiel, aisément diffusable. Menu y développera sa mauvaise foi imbuvable, on y lira des trucs qui ressemblent à tout sauf à de la BD. Ou des choses publiables chez les grosgros qu'il abhorre. Mais aussi de la ligne bien claire, grâce à Stan, et du gros nez avec Trondheim. Et des choses quand même étonnantes...

Pour rigoler un peu, l'Oubapo y installera les bases de sa pyramhydre.
OUvroir de BAndes-dessinées POtentiel... S'agissant du peu d'ouverture de Menu, ça aurait du s'appeler FErmoir. Et POtentiel est ce qu'on peut faire, mais doit-on le faire ?

Menu croit avoir inventé l'autobiographie en BD, et pense que quand on parle de soi, on parle juste, on dessine juste, on fait une BD éditable. Dans l'asso, on trouve beaucoup de ce type de BD, et donc beaucoup de pseudo-clin d'oeil (pseudo parceque pas cachés du tout).
Le désolant Konture ne parle que de lui. Killo s'essaye à différents styles, bactérien, cauchemardesque ou moebiusien. B raconte sa vie au travers de la maladie de son frère (les gars de l'assoce n'apparaissent que sur une case du dernier tome de L'ascension). Il raconte des histoires de Golem, et ses cauchemards (mais comme on n'est pas son psy, ça n'a aucun intéret).  Menu reste sous son croissant de Mune, et son récit vole aussi haut que des commérages. Stan illustre mollement des récits insipides. Heureusement, Trondheim amène un peu de liant à la revue.

J'ai l'air dur comme ça, vis à vis de la défunte assoce. Mais c'est que j'y ai cru !! A cette BD underground fourmillant d'idées. J'ai 10 lapins (joli petit élevage, mais pas plus que le #21) et le pâté, plus l'album des images chocolat, l'Hommage canulard à M. Pimpon, les voeux de mouche, la nappe et le poster de la nappe, et les oupus 1 et 3 de l'oubapo... Et ce qu'il en reste est assez maigre. Alors bien sûr il y a Ayroles, Duffour, Ott, Guibert, Sfar, Delisle, Peeters, Killo, Trondheim... Mais au lieu d'éclater de mille feux, cette BD s'est assombrie sous l'orage d'un seul homme.

Finalement, le renouveau ne passe pas par un graphisme à contre-pied des tendances actuelles (les bons dessinateurs sont légion, y compris chez Soleil ou Delcourt) ou des sujets soit-disants étrangers à la BD (autobio, rêves...), mais par le fond, l'épaisseur et le relief, l'émotion, la narration mieux que l'histoire, mais l'histoire quand même...

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