Finalement j'ai fait le trajet : retour à Angoulême !
Le programme est super léger ce jour, mais il commence par une rencontre au conservatoire pour tenter de répondre à une question bancale : "les scénaristes sont-ils des auteurs complets ?". Loo Hui Phang débute et fout la rencontre en l'air en répondant simplement à la question. En détruisant la question en fait : "complet" implique "incomplet"... c'est un peu dévaluant, elle a raison ! Elle invente auteur "amphivalent".
Elle pousse Peeters a reconnaitre son erreur d'idolâtre des "auteurs complets". Face à ses maitres, il plaçait les scénaristes qui pondent des pages au kg, sans connaitre le dessinateur qui illustrera son truc. D'énergie déifiée, il parle maintenant d'énergie partagée, d'engagement collaboratif... du dessinateur qui devient co-scénariste au moment de l’exécution. Bon, il n'est jamais trop tard. Il évoquera plus tard la quasi-nécessité d'un travail en collaboration (ce qu'il fait, lui) en évoquant le mur d'inconfiance sur lequel Hergé s'est écrasé... et les choix désastreux qu'il a fait.
Finalement, la discussion sur le mode de travail, de relation scénariste-dessinateur a permis d'ouvrir le débat... sur la liberté offerte et le lien demandé...
Je ne sais plus qui a émis l'idée de l'égo de l’œuvre, qui se créé en sus des ego des deux collaborateurs... Loo Hui Phang parle aussi d'un 3ème personnage : l'éditeur, et de sa position idéale (là mais pas trop), parce que l'artiste a besoin de se sentir aimé et désiré.
Peeters a fait un parallèle avec les scénaristes d'audio-visuel, où le scénario est d'une importance absolu (en terme de portage de projet) mais où l'auteur est l'oublié permanent...
Ont été évoquées les BD fantômes... non publiées pour cause d'arrêt de collaboration, ou de refus de l'éditeur... David Prudhomme parle des BD mortes nées : qui n'ont pas pu se faire parce que chacune de ses lectures d'un scénario lui évoque un livre singulier...
Moi qui avais arrêter de visiter les dessinateur pour une dédicace, voilà que je m'y suis remis. En début de festival : Thomas Gosselin, Rémi Lucas et le cligneur Pixel vengeur. Aujourdhui : Francis Desharnais et Thibault Soulcié... besoin de parler, besoin de remercier, d'encourager...
Et je n'achetais plus de BD à Angoulême : en plus de celles dédicacées : le BDàP de Soulcié, le Fumier ! décalé de Lécroart, le Willy Woob de Moog & Bernstein version Gaston, l'enthousiasmant Des sauvages parmi nous d'Otto T, les VO Ginseng (#1 & 2) de Craig Thompson, et puis les Schtroumpf #22 (Blanc-Du) et #25 (Godard) et Les cahiers #20 (Martin).
La rencontre animée par Jean-Pierre Mercier (notre guide de l'expo Goscinny) avec Loo Hui Phang, Benjamin Bachelier,
Benoit Peeters (et Frederick a bien entendu été évoqué) et David Magic Prudhomme!
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