C'est c'qui a de bien le mercredi : on visite les expo sans les classes hurlantes des jeudi et vendredi, les foules du week-end. Les dingues de bédé, t'façon, y campent déjà devant les tentes de dédicace. Et étrangement : peu (pas) d'auteurs ce jour là... et pourtant : y avait quelques coups à boire de-ci de-là.
Seul regret : pas pu voir Batman (en même temps : je m'en fous un peu) et pas eu le temps de passer au musée (Tom-Tom et Futuropolis). Mais bon : ça est resté une sacrée journée.
Commencée avec un rendez-vous à 11h pour visiter en même temps (donc l'une ou l'autre) les expo de Corben et Matsumoto avec leur commissaire respectif. Pas de chance pour l'américain : tout le monde est allé au Japon. L'expo est axée autour de l'enfance, qui a une place prépondérante dans l’œuvre de l'auteur cinquantenaire. Abandonné par sa mère pendant 6 à 7 ans dans un foyer, le jeune homme a une vision particulière et de l'enfance, et du monde adulte.
On y décèle la peur de grandir (il regarde le monde enfermé dans une boite à travers un trou).
Les adultes sont quasi-absents, exceptés quelques vieux très vieux.
L'imaginaire de l'enfance balance des monstres un peu partout. De vrais dessins d'enfants sont régulièrement incrustés dans ses planches.
A l'origine de son art : Rêves d'enfants d'Otomo a été un choc graphique.
Après avoir réalisé des œuvres "classiques" (manga sportifs entre 88 & 89), où le rythme est très important (action / réaction / émotion), on peut voir l'éventail de ses styles s'ouvrir. Le passé se mêle au présent, les souvenirs s'incrustent, le symbolisme devient réalité.
On rate malheureusement une flopée de référence
- dans n°5, le kenji pour roi se dit one... le personnage porte le n°1
- le soleil est un sigle utilisé pour identifier un personnage, le kenji Tayo peut vouloir dire soleil, et Sunny est ensoleillé... Les japonnais se racontent peu... mais on peu dénicher beaucoup de Matsumoto dans ses livres.
Le yin et le yan sont présents dans ses livres comme le noir qu'il trace sur les pages blanches. Dans Amer béton, deux personnages portent le nom de ces "couleurs".
Les personnages, contrairement à la règle classique des héros de série, changent de tenue ou de coiffure. Les papillons sont très présents dans ses dessins... et sont aussi des être qui muent, et aux tenues variées...
Matsumoto, à partir de Gogo monster (pavé non prépublié) est influencé par des auteurs européens, dont Moebius... dont on verra plus tard quelques incursions qu'il a faites dans les planches de Tayo.
On passe un peu sur l’œuvre de commande du Louvre, largement inspirée par de Crécy.
C'est une expo riche de dessins originaux fabuleux... comme celle de Corben.
Alors je ne lis pas de comics, en particulier à cause de Corben : les mecs hypra musclés, les nanas soumises et vachement gaulées, les couleurs super-réalistes... tout ça manque carrément de subtilité.
Mais je suis au musée des beaux-arts, alors ce serait con de passer à coté.
La déco du musée est très vieillotte et raccorde super-mal avec le coté fantasy et les couleurs criardes de Corben. Certaines oeuvres, au 1er étage, sont même intégrées à la collection permanente !
Alors bon c'est sûr : y a du boulot, y a du talent... mais pour raconter quoi ? et comment ?
C'est le grand-prix, les auteurs l'ont élu : y a rien à dire.
Blue dragon, California girl (in CC #3) et The temple (in Fantagor #3)
Mais une fois dehors, on se repose les yeux, on pose la hache et on retrouve enfin un monde d'un peu de paix.
C'est presque l'heure de la visite de l'expo Manara, précédée au même espace Franquin (qui se retourne dans sa tombe) de la visite de l'expo d'un mangaka dont je ne vais pas faire l'effort de retenir le nom.
L'espace est glacé, l'accrochage un peu rigide et les cartels pas facilement repérables, mais le guide est un expert.
Il y a quelques belles images, on y voit des référence à Moebius ou Corben (ah bon ?)... il y a plusieurs styles, différents univers...
Tokyo, Blame et Aposimz
Mais dédicément : je ne suis pas un ado, geek de cette culture télévisuelle et consommatrice d'images...
D'un autre coté : je ne consomme pas trop de sexe non plus.
Oserais-je dire que le top de l'expo Manara est les 2 planches originales de Barbarella ?
Ba non quand même. L'expo est immense, et aurait pu être raccourcie, étant donné que Manara redessine toujours la même femme nue offerte aux regards des hommes.
essai pour HP et Giuseppe Bergman
Il y a quelques dessins de jeunesse, quelques inédits, 2 ou 3 dessins de Fellini...
Une saine masturbation... Manara quoi !
En milieu d'aprem, Jérémie Moreau nous fait visiter son expo chronologique, en nous expliquant son parcours, son évolution, ses questionnements, ses errances...
Ce gars est génial, curieux, riche...
Ses croquis sont plein de vie... genre Oisiveraie de Prudhomme... Son trio de tête c'est Bofa, McCay et Ware.
Je crois bien avoir acheté tous ses livres, pas forcément tous bien appréciés... Il a refusé Un océan d'amour de Lupano pour se lancer dans Le singe... j'aurais aimé voir ce que ça aurait donné tiens !
Le suicidaire altruiste (concours) et Max Winson
Mais Max Winson et Tempête au haras, livre de commande dont il s'est habillement imprégné, sont des bijoux.
Tempête, Comic boy et Penss et les plis du monde
Penss est son prochain bouquin, et il se penche sur un film d'animation avec sa fameuse compagne (enceinte)... en espérant que ce ne soit pas trop chronophage cette histoire là.
Un verre était servi par Delcourt et sa cour...
Partagé une bouchée au chocolat avec Prudhomme, rencontré Lupano et le fameux Grégoire Seguin !!
Manara à popopop ce mardi
RépondreSupprimerhttps://www.franceinter.fr/emissions/popopop/popopop-29-janvier-2019
Il raconte à nouveau cette histoire de demande de permission d'un réalisateur de série de mettre dans le décor un un dessin de lui... comme si ça ne pouvait pas être juste... un élément de décor ??
SupprimerJe pense que c'était pour causer 2 secondes avec le "maestro"
http://www.fumettologica.it/2015/07/milo-manara-in-true-detective-2/