dimanche 3 février 2013

Angoulême à l'affiche

Le premier festival s'est déroulé en 1974. L'affiche était de Hugo Pratt et représentait Corto Maltese, son héros à lui. Il se trouve que beaucoup d'affiches représentaient le héros de son auteur. Quitte à afficher un personnage, autant que ce soit le sien ! Les premières affiches reprennent des cases, et ne sembent pas être des dessins originaux. D'ailleurs, je ne sais pas comment était choisis les auteurs des affiches... Ce n'est qu'à partir de 1982 que c'est une attribution du grand prix. C'est pourquoi, certains auteurs ont pu réaliser 2 affiches : Franquin (en 75, l'année suivant son grand prix, et en 81), Giraud (en 76 et en 82, l'année suivant son grand prix) et Gotlib (en 78 avec une illustration originale le représentant et en 92, l'année suivant son grand prix, avec une illustration représentant Gotlib).

Forest en 1984

A partir de 1982, l'affiche se transforme en affiche de festival : elle affiche le thème. Moebius ne représente pas un de ses personnages, mais le thème, proche de son univers ("La BD et son avenir"). En 83, Gillon représente Popeye (les USA sont le pays invité) sur le dos d'Arzach au dessus de Valérie dans sa bulle et en 84, Forest met en scène Barbarella et Jules, devant un mur de héros.
Mézières oublie ses personnages pour se centrer sur le thème, Tardi fait le contraire. Lob dessine Super-Mickey et Bilal une sorte de Tintin à l'écran (pour coller au thème cinéma). Druillet dessine un truc à lui et Pétillon colle à fond avec les expo, en utilisant son personnage fétiche :

Pétillon en 1990

Les tristes affiches qui suivent sont des concentrés de nombrilisme... jusqu'à Juillard en 97, qui va chercher tous les héros disponibles (mais pas Blake et Mortimer). Goossens suit en affichant la BD, Boucq avec son horripilant et des super-héros. Crumb, lui, oubli de faire l'affiche. Cestac fait son affiche à elle (pas de trace du Japon invité, ni des héritiers de Topffer) en s'entourant de Mister natural, Pepito, Popeye et Krazy Kat... la belle époque de Futuro.
Veyron s'oublie et dessine Angoulême envahi de héros de bd, Schuiten s'échappe des expos (il commence à y en avoir trop) et dessine un dessinateur (peut-être lui ?). Loisel rebascule dans son nombril (il a été élu, et donc, on va voir ce qu'on va voir !!). Zep, comme Juillard ou Veyron, invite tous les personnages de bd. Wolinski se représente (comme Gotlib et Cestac) avec des petits clin d'oeil à Charlie (avec Reiser et Cavana... entre autres).
Trondheim, Munoz, D&B et Blutch font des affiches symboliques... et en 2006, arrive Baru et ses bombes de peintures :

Baru

Il tague tous les noms des grands prix qui l'ont précédés et fait le portrait de Franquin, Hergé, Goscinny et Pratt... des auteurs au dessus de tous les autres.
J'aime bien les clins d'oeil... mais plus encore les hommages. Et j'aime les affiches qui jouent à ce jeu, plutôt que celles qui ne se penchent que sur leur auteurs.
Celle de Spiegelman est assez juste, et celle de Jean-C Denis très belle.




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