jeudi 5 février 2009

Journal d'Angoulême - tome 3

Allons bon ! Voila que Fernando rrrrrronfle ! Pour couronner le tout, Laurent, qui ne maîtrise pas encore tout à fait les outils de pointe (un réveil par exemple), nous sort de notre bulle à 6h30... au lieu de plus tard...
Du coup il est tôt, et j'ai une idée lumineuse : le CNBDI doit être ouvert ! Allons-y !! C'est fermé... Remontons la pente !!!

En passant à NYC, j'achète Colibri et Clafoutis #3... et  à 11h : rencontre avec Cosey !
La création de Jonathan, tel qu'il est vient, du fait que Cosey ne se reconnaissait pas dans les héros, ou les anti-héros de l'époque. Il a cherché un truc à lui, et à lui seul (et c'est le conseil qu'il donne aux jeunes : "copiez, mais trouvez le terrain où vous êtes le meilleur, et meilleur que les autres"). A travers Jon, qui parlerait comme lui, il parle de lui.
La nostalgie de ses voyages est le moteur de sa création.
La première question que l'entrevueur lui pose, concerne ses propositions d'écoute, au dos des albums de Jonathan. Contrairement à ses collègues qui regrettent qu'il n'y ait pas de mouvement dans les BD (ah bon !), lui se désole qu'il n'y ait pas de son. Il propose une BO.


Il a parlé de son bonheur de rencontrer des dessinateurs birmans, qui ne parlent même pas anglais... avec qui le dialogue se créé sur le dessin, le terrain commun de tous les dessinateurs. Il parle de la censure qui règne en Birmanie, où le moindre gag est effacé... de peur qu'une idée se cache sous un rire... Et de l'enfermement...
Elle semble dire que l'initiation spirituelle est vaine... Et j'aurais du demander pourquoi !! 1984 (Orwell a été chef de la police à Rangoon) est une vision prémonitoire de ce qu'est le pays aujourdhu'i. Et peut-être qu'effectivement, il y a mieux à faire que de se réfugier dans les étoiles... comme par exemple faire une révolution... J'aurais du poser la question !!!
Cosey aime faire tout : le scénario, les dessins et les couleurs (on lui rebalance Duchateau dans les dents, et c'est pas très gentil). Il aurait aimé faire un Spirou, mais le Bravo l'a tant impressionné... qu'il ne voit pas ce qu'il pourrait apporter d'autre... pour le moment !
Le dernier Jonathan est dans la sélection, et les albums que Cosey aime sont Lulu et Le monde invisible (ah bon !)... qui n'y est pas... Il aime Blain, Ware et une bonne partie des américains de ce style (Tomine, Seth...).

Et on enquille tout de suite avec les duettistes Bonhomme et Vehlmann. Les théoriciens de la 3ème voie.
Vehlmann, forgé par la BD franco-belge des familles, aime bien quand le héros enquête, sorte de super-petit-héros flic ou journaliste. Bonhomme, proche de la nouvelle BD, mais au style réaliste (qui est parfaitement son style) est son contrepoids essentiel, son mirroir trouble.
Dans Le marquis d'Anaon #1, un enfant meurt ! Le héros enquête évidemment... Mais Bonhomme demande pourquoi ? Que ferait n'importe qui dans une situation pareille ? Vehlmann aime aussi les "pendant ce temps" où l'on découvre le méchant en train de fomenter son piège diabolique... où le lecteur est une sorte de demiurge... point de vue que Bonhomme ne partage pas...

Et ça a été la révélation pour Vehlmann ! Les auteurs se placeront au même niveau que les personnages, et seront aussi spectateurs que nous : ils l'observent et nous le décrivent. Ils font le portrait d'un être humain (qui ressemble graphiquement de plus en plus à Bonhomme), tiraillé entre 2 mondes. Quelqu'un de passionné par le mystère, qui veut y croire, mais qui fait tout pour le disséquer... le détruire.
Les deux auteurs s'enrichissent réellement dans cette collaboration, qui est le fruit de leur rencontre. Bonhomme entraine Vehlmann sur des chemins qu'il n'aurait sans doute jamais pris.

Alors, nous faisons un tour au CNBDI, à l'expo Winshluss...

15h30 : je veux devenir éditeur ! Pour éditer un grimoire, réunir des histoires éparpillées de FOREST, mettre au grand jour des trésors cachés... Mais le forum n'était pas fait pour moi...
Je me fais dédicacer Clafoutis et Colibri... et le temps que je me retourne, Sapin avait disparu des impressions nouvelles ! Et ma boucherie sous le bras, Vivès n'est pas là ! Et c'est la foule dans les rues, dans les bulles !!! On fait la queue dehors pour rentrer dans celle des halles (je suis enfermé dehors, et mes potes dedans !!).

17h45, à l'espace sélection officielle : rencontre avec Etienne Davodeau. Qui se sent proche de Cosey (venu assister à la conférence) et de Gibrat (eurk !)
Dovodeau ne raconte que ce qu'il expérimente. Il ne se sent pas de faire un western, qui lui demanderait de la doc, des recherches... pour au bout du compte avoir l'impression de piquer le boulot d'un autre.


Lulu est le récit d'un récit. Découpé en 2 albums, parce que 2 personnes racontent l'histoire de Lulu... Qui est pour moi le grand retour du Davodeau que j'ai aimé dans le constat et quelques jours !

Mais le temps passe... Les parisiens partent à 19h04... moi à 19h45...

C'en est fini d'Angoulême !!!

1 commentaire:

  1. la journée en photo
    https://photos.google.com/album/AF1QipN2XAx3zfxdfO6LpjNxkQRTpVWSCsrdlO6y3w1z

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