dimanche 13 juillet 2008

C'est pas le mauvais Chaval

Chaval est exposé à Bordeaux, dans les jardins de la mairie, au musée des beaux arts. L'exposition est annoncée par 2 malheureux cartons sur les grilles du jardins. Quelques personnages sont placés dans la galerie permanente.

Le fond du musée a ressorti ses 257 dessins de ses tirroirs, les a placé tout au fond de la galerie, dans l'ombre, parceque la lumière abîme le papier. Sans mise en scène, sans rien. Pauvre. Un peu comme le musée Jean Moulin, dont les panneaux ont semble-t-il été réalisés par une classe de CM1. Finalement, rares sont les expos bien fichues : marre de ces successions de planches de BD qu'on lit plus facilement dans le canapé.

C'est pas super drôle, très daté. Ses enfants, tiens Sempé par exemple, sont bien meilleurs. Mais c'est un brin d'histoire, et ça aurait pu être intéressant, si le musée avait confié l'expo à un historien de l'art plutôt qu'à un menuisier. Chaval dessinait dans la presse occupée, c'est vrai... C'est pas très glorieux, un peu honteux... Parce que moi, je ne peux pas trop faire la différence non plus entre l'artiste et l'homme. Je ne lirai jamais Céline pour ça. Et j'aime autant Prudhomme pour ça aussi.
Le film projeté en boucle, avec des personnes non identifiées qui racontent Chaval, dure 40 mn, et nous oblige à patienter pour voir les petits films de Chaval. Ben, on n'aurait pas du patienter ! Les oiseaux sont des cons est parfaitement insupportable !

J'aime bien ceux là (et celui de la justice avec sa balance automatique) :

Il sait aussi être tendre.

Chaval était dépressif, solitaire, misanthrope. Sa compagne s'est jetée à l'eau, et il l'a suivi peu après.

Vialatte disait que
« Il y avait l'homme de cro-magnon, l'abominable homme des neiges et l'homme de Chaval.
Ce qui intéresse Chaval, c'est l'homme cosmique, l'homme à l'échelle de l'univers, mesuré aux grands météores, placé en face de la vague ou du gouffre, pendu au bord de la falaise, confronté à la foudre, à la lame, au désert. L'homme de Chaval est un pingouin qui s'est mis le chapeau de Bonaparte.
Son crayon étudie exhaustivement le sexagénaire déconcerté qu'est l'être humain. L'homme de Chaval est toujours ahuri ; ahuri et sexagénaire. Sexagénaire à tête de bois et à la bouche découragée. Il vient, disait Chaval, de Limoges. »

 « Si mes dessins sont meilleurs que les autres, c’est qu’ils vont jusqu’au bout, disait-il, ils détruisent tout ; mais ils vont jusqu’au bout parce que j’y vais moi-même, et que je me détruis aussi. »



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