lundi 18 février 2008

Pin-up de la mort

Yann aime les héroïnes, et n'a pas trop de difficulté à trouver des dessinateurs qui aiment dessiner des ptites pépés. Courtney ("y a du monde au balcon") Balconi, Lolo et Sucette, Tiffany, Yoni, Pin-Up et Poison Ivy, Nicotine Goudron...

Meynet, après Double M et Tatiana K, se lance dans la description du milieu des diamantaires. Yann s'en donne à coeur-joie, et plonge dans sa doc sur les gemmes, les bijoutiers, les juifs, Israël et son histoire récente... Les éternels sont un corps d'élite qui assure la protection de ce petit milieu. Uma est technicienne d'investigation à la police criminelle, où elle reconstitue les visages à partir d'ossement de crâne. Et un jour, par hazard, celui de Mira, sa soeur, membre des éternels. Qu'elle va remplacer, je ne sais plus pourquoi.

L'histoire est assez entrainante, c'est de la bonne série B. Mais le dessin de Meynet me semble toujours un peu faible.
Cotés clin d'yeux, on en trouve de beaux :

En début de #2, parmi les journalistes, on reconnait Michael Moore et Courtney Balconi, journaliste sans scrupules, et dulcinée de Spoon et White (série co-scénarisée par Yann).

Et dans les bonus, en fin d'album, on reconnait Jean-Loup de la Batellerie et Walter Rizotto, les deux journalistes de Paris flash, créés par Hergé pour Les bijoux de la Castafiore.

En couverture d'un de ses numéros, on reconnait plusieurs éléments des Bijoux : la pie voleuse, le rossignol milanais et son capitaine de mari. On voit aussi que Numa Sadoul a mis en scène "la pie voleuse", et il n'est pas besoin de rappeler que Sadoul est un éminent spécialiste (et ami) d'Hergé. Un autre nom de personnage d'Hergé apparait aussi en couverture : Abdallah Ben Kalish Ezab, la petite peste qui met le bazar à Moulinsard dans Le pays de l'or noir.

En début du #3, le pote d'Uma/Mira, flic homo et kabyle, se nomme comme la petite peste, pour mettre fin à l'anti-arabisme primaire du boss des éternels. Un peu plus loin, on rencontre une sorte de Tintin.

Et en fin du #3, un clin d’œil comme j'en raffole :

Deux juifs, dont un avec un nez crochu, et un autre avec un chat. Le premier est Toni, son nom est précisé un peu plus loin (Toni Pal) et le deuxième est Rafs... Fastoche, à l'envers c'est Sfar, et son chat, c'est le chat du rabbin. Toni Pal, c'est Gab qu'a trouvé, à l'envers, c'est Lapinot, célèbre série de Trondheim.

Et si Sfar est juif, Trondheim ne l'est pas. Mais étant très pote d'avec Sfar, et à cause de son nez crochu (il se dessine sous les trait d'un aigle, avec un bec crochu), a été souvent questionné par des journalistes peu soucieux de la vérité (pléonasme ?) sur sa juifitude...

Et encore une fois, je suis sur le cul en voyant la biblio de Yann fournie par Dargaud en fin d'album : rien, ou plutôt si : démerdez-vous !! C'est là qu'on voit la politique éditoriale des éditeurs, et leur soutien, ou non, à leurs auteurs. Pour Yann, c'est un peu particulier, il est cyclothimique, versatile, tête de lard et boudeur. Dupuis en a fait les frais (voir l'aventure des hauts-de-page et celle des innommables).

Meynet et Yann - Les éternels
#1 Uma - 2003 Dargaud
#2 Mira - 2004 Dargaud
#3 Le diamant d'Abraham - 2005 Dargaud
11/20

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