Angoulême #35.
Mon Angoulême 10 environ.
Arrivée de Bordeaux, jeudi, un peu avant 9h. Laurent arrive de Paris à 9h30, mais son train est annoncé avec 30 mn de retard, il en rattrapera 20. Fait frisquet ce matin. Les années passées, on louait un gîte, assez éloigné d'Angoulême, de 20 à 40 km. En pleine campagne, on profitait de la cheminée, et les ceuces qui nous accompagnaient, pas forcément fans de BD, y trouvaient leur compte. Depuis l'année dernière, on fait du zéro-voiture, en logeant chez l'habitant, et cette année de manière très autonome, dans un petit appart, à 70 € la nuit, en plein centre de la ville des bulles. On dépose nos sacs, et vers 11 h, on arrive face à la mairie, où des panneaux à pieds de schtroumpfs racontent l'aventure de Peyo et de ses studios. Les bulles ont changé de place, et je ne m'y suis pas fait. Tout au long du séjour, je me suis planté complètement !
Mon Angoulême 10 environ.
Arrivée de Bordeaux, jeudi, un peu avant 9h. Laurent arrive de Paris à 9h30, mais son train est annoncé avec 30 mn de retard, il en rattrapera 20. Fait frisquet ce matin. Les années passées, on louait un gîte, assez éloigné d'Angoulême, de 20 à 40 km. En pleine campagne, on profitait de la cheminée, et les ceuces qui nous accompagnaient, pas forcément fans de BD, y trouvaient leur compte. Depuis l'année dernière, on fait du zéro-voiture, en logeant chez l'habitant, et cette année de manière très autonome, dans un petit appart, à 70 € la nuit, en plein centre de la ville des bulles. On dépose nos sacs, et vers 11 h, on arrive face à la mairie, où des panneaux à pieds de schtroumpfs racontent l'aventure de Peyo et de ses studios. Les bulles ont changé de place, et je ne m'y suis pas fait. Tout au long du séjour, je me suis planté complètement !
A 11h40, j'ai fait cette photo, dans la bulle des halles, dédiée à la para-BD. Je fonce à la rencontre de Cédric, le belge de Forbidden zone, à qui j'ai commandé des ouvrages d'Alec Séverin
(j'y reviendrai).
La visite de l'expo de Lax (La+x = la croix = Lacroix !) est vite expédiée à l'hotel de ville, et le machin de manga superbement ignoré.
Blutch par Blutch
En début d'après-midi, on écoute Blutch, dans la bulle New-York (anciennement "espace para-BD", et cette année devenue "espace éditeurs", en fait, plutôt : petits-éditeurs). Blutch en a assez vite marre de parler de sa future BD, qui n'est pas une BD, est exaspéré de parler de lui. Il en a marre de la BD. Il fait ses dessins pour lui, de manière très égoïste. Pour retrouver, comme Guibert, ses émotions d'enfant, dessinant sur les marges de ses cahiers. La BD est une écriture, ça n'est pas du dessin. Et lui, apparemment, n'aime pas écrire, mais adore dessiner. Son nouvel ouvrage, dispo en avant première au festival, est une succession d'images. Avec une mauvaise fois digne de Menu, il dit que ces images racontent une histoire. Mais Blutch se fout de nous, n'en n'a rien à faire de nous. Je suis allé à sa rencontre lors d'une séance de dédicace, il y a quelques années. Mais il met tellement de distance avec ses lecteurs, que toute discution est impossible. C'est un mur, ou plutôt, le lecteur est un mur. Ce fut un très mauvais souvenir (m'enfin, je ne l'avais pas obligé à venir à ce festival !).
L'idée de La beauté vient de son expérience sur le film Peur(s) du noir. Travailler sur un film (à paraitre prochainement dans toutes les salles), c'est forcément faire des concessions, c'est forcément déléguer. Il voulait faire une comédie musicale, mais les difficultés techniques et financières l'en ont empéché. Ca a créé des frustrations créatrices. Le titre même est une volonté de choquer. La beauté ? pourquoi pas "La pitié" ! Et puis, Blutch voulait parler d'érotisme, parce c'était un défit. Mais le résultat est selon lui, assez différent de son idée de départ.
Il voulait éclater les règles de la BD, retrouver une liberté. Mais c'est une école difficile. Il s'est fixé des règles, a tracé des cadres pour ses images, s'est obligé à des exercices, comme adapter des tableaux célèbres. Ca a été le moyen pour lui de retourner à l'école, et il en est ravi. Il parle de Poincelet, qui comme lui, fait des dessins sans beaucoup avoir recours à une histoire. Il ne lit pas de BD, cite Courbet, Baltus, Newton (avec son coté vulgaire et artificiel), Ferreri, Peter Arnaut (qu'il voulait singer), Bunuel, Dilinger, Julio Romero Tores, Chardin... Le voila qui tombe au champ d'honneur des petits miquets, comme Bilal ou Druillet. La peinture, le cinéma, voila des arts majeurs !!!
Il dessine des pierres, de l'eau. Il n'aime pas ce qui est éternel, déteste la montagne, parce qu'elle restera encore après sa mort. Il fait le parallèle avec le vêtement d'un proche décédé,
retrouvé dans son étagère, et ce sentiment d'injustice qui l'a accompagné. Dessine des vieux qui s'accrochent à des jeunes femmes... Pour ne pas mourir. Des chiens, parce que quand y a un
chien, c'est glauque (sic). Il est désillusionné : on est toujours pareil, l'humanité ne change pas. Il s'avoue plus mélancolique que nostalgique. Mais n'en est pas à une contradiction près.
Le dernier dessin (interprétation d'un tableau de Chardin) est le dernier parce qu'il amène une pause. Du calme.La visite de l'expo de Lax (La+x = la croix = Lacroix !) est vite expédiée à l'hotel de ville, et le machin de manga superbement ignoré.
Blutch par Blutch
En début d'après-midi, on écoute Blutch, dans la bulle New-York (anciennement "espace para-BD", et cette année devenue "espace éditeurs", en fait, plutôt : petits-éditeurs). Blutch en a assez vite marre de parler de sa future BD, qui n'est pas une BD, est exaspéré de parler de lui. Il en a marre de la BD. Il fait ses dessins pour lui, de manière très égoïste. Pour retrouver, comme Guibert, ses émotions d'enfant, dessinant sur les marges de ses cahiers. La BD est une écriture, ça n'est pas du dessin. Et lui, apparemment, n'aime pas écrire, mais adore dessiner. Son nouvel ouvrage, dispo en avant première au festival, est une succession d'images. Avec une mauvaise fois digne de Menu, il dit que ces images racontent une histoire. Mais Blutch se fout de nous, n'en n'a rien à faire de nous. Je suis allé à sa rencontre lors d'une séance de dédicace, il y a quelques années. Mais il met tellement de distance avec ses lecteurs, que toute discution est impossible. C'est un mur, ou plutôt, le lecteur est un mur. Ce fut un très mauvais souvenir (m'enfin, je ne l'avais pas obligé à venir à ce festival !).
L'idée de La beauté vient de son expérience sur le film Peur(s) du noir. Travailler sur un film (à paraitre prochainement dans toutes les salles), c'est forcément faire des concessions, c'est forcément déléguer. Il voulait faire une comédie musicale, mais les difficultés techniques et financières l'en ont empéché. Ca a créé des frustrations créatrices. Le titre même est une volonté de choquer. La beauté ? pourquoi pas "La pitié" ! Et puis, Blutch voulait parler d'érotisme, parce c'était un défit. Mais le résultat est selon lui, assez différent de son idée de départ.
Il voulait éclater les règles de la BD, retrouver une liberté. Mais c'est une école difficile. Il s'est fixé des règles, a tracé des cadres pour ses images, s'est obligé à des exercices, comme adapter des tableaux célèbres. Ca a été le moyen pour lui de retourner à l'école, et il en est ravi. Il parle de Poincelet, qui comme lui, fait des dessins sans beaucoup avoir recours à une histoire. Il ne lit pas de BD, cite Courbet, Baltus, Newton (avec son coté vulgaire et artificiel), Ferreri, Peter Arnaut (qu'il voulait singer), Bunuel, Dilinger, Julio Romero Tores, Chardin... Le voila qui tombe au champ d'honneur des petits miquets, comme Bilal ou Druillet. La peinture, le cinéma, voila des arts majeurs !!!
Moi, je crois que le pauvre Blutch est complètement perdu. Depuis ses Mitchum, il ne fait plus de BD. Qu'il arrête de faire croire à tout le monde qu'il en fait, et qu'il assume clairement son statut d'illustrateur !! Il dit qu'il prépare une vraie BD... Je demande à voir. Merde, la BD, c'est un récit, la nouvelle BD doit rester de la BD, sous peine de devenir de la nouvelle autre chose. Et il n'y a pas de raison de cracher dessus... Oulà, Blutch m'énerve !!
En milieu d'aprèm, on traîne du coté de Dupuis, où le Plunk se dégonfle. Son garde du corps distribue des strips, et c'est vrai que c'est drôle. Laurent est fan, mais bon, il n'est pas
fiable (honnête) sur ce coup là, vu qu'il est né avec Spirou dans son biberon.
En fin d'aprèm, Libon dédicace chez Celio. Les auteurs de Fluide dédicacent hors les bulles, dans les commerces de la ville, plus où moins en rapport avec les univers de leurs personnages. Petit coucou à Christiane de Bédélire, qui accompagne Fluide glacial depuis des années à Angoulême.
En fin d'aprèm, Libon dédicace chez Celio. Les auteurs de Fluide dédicacent hors les bulles, dans les commerces de la ville, plus où moins en rapport avec les univers de leurs personnages. Petit coucou à Christiane de Bédélire, qui accompagne Fluide glacial depuis des années à Angoulême.
Je me fais dédicacer le #2 d'Abigaël Martini par Azuelos, au stand Carabas, et en attendant que ça sèche (y en avait partout !), je suis Laurent chez Soleil (Arggg !!!) qui cherche un
truc héroïc fantasy pour offrir à un de ses amis. Pis que voilà Ridel tout seul, et Arleston à coté de lui, en train de faire cramer la BD d'une gamine... Et comme j'ai aimé Tandori
(anciennement au Lombard, oui, dans mon biberon y avait tintin), je me fends d'une dédicace (Arleston est parti en courant avant la fin du dessin).
Le dessin de Tanxxx a été fait vendredi. J'achetais Rock Zombie, dans le bac "tous petits prix" chez les Requins marteaux, et Tanxxx me dit qu'elle est Tanxxx et qu'elle peut me dédicacer son bouquin si je veux. Je veux que je veux. Je cherchais une BD de cette bordelaise depuis quelques mois, et la visite de son site m'a plus que séduit !!! Vive Tanxxx !!!
Le dessin de Tanxxx a été fait vendredi. J'achetais Rock Zombie, dans le bac "tous petits prix" chez les Requins marteaux, et Tanxxx me dit qu'elle est Tanxxx et qu'elle peut me dédicacer son bouquin si je veux. Je veux que je veux. Je cherchais une BD de cette bordelaise depuis quelques mois, et la visite de son site m'a plus que séduit !!! Vive Tanxxx !!!
Le jeudi est le jour idéal à Angoulême. Il n'y a pas grand monde (bon, il n'y a aucun dessinateur non plus chez Futuro), quelques hordes de gamins avec des casquettes rouges, qu'on pousse assez
facilement, des bandes d'ados avec leur prof qu'a perdu de vue son projet pédagogique chez les bouquinistes... On respire, on découvre, on se balade, on discute, on se retrouve.
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