jeudi 1 novembre 2007

La ligne de fuite

J'ai mis plus de 10 jours à lire cette BD. Un peu chaque soir, un peu de temps en temps. Elle ne s'y prêtait pourtant pas.
On voyage. Dabitch aime les voyages. On voyage d'abord à travers les mots, les poésies de Rimbaud, les fausses poésie du Rimbaud disparu. Car les décadents veulent faire vivre leur poète préféré, malgré tout. Y compris cette vieille chouette de Verlaine, qui finalement prendra un peu de distance.

Adrien, faussaire en chef (personnification, pour les besoins du récit, du groupe de plagiaires décadistes) décide de partir à la recherche du fameux. Il visite sa famille, à Charleville, puis direction Marseille. Et l'Afrique. Il rencontre ceux qui l'ont connu, ceux avec qui il est en "affaire"...
Adrien a été Rimbaud, Adrien cherche Rimbaud...

Adrien se trouve enfin. On le voit seulement se dégager de cette voie périlleuse, mais comme on sait qui il est vraiment, on devine qu'il va s'en sortir. Qu'il va enfin vivre pour lui.
On ne voit jamais l'excellent. On sait juste ce qu'il est devenu. Un traffiquant, un homme cupide. Un non-poéte.

Le trait de Flao, devrais-je le redire, est beau, élégant. Le crayonné toujours apparent sous la couleur donne un petit air de pas fini, surtout pour les décors, qui ne sont pas finis. Il saisi les expressions, les moments simples comme personne :

C'est beau.

Dabitch s'est documenté, a tout lu, c'est un puit, on se régale à l'écouter. On ne sait pas pourquoi le mythe est né. Enfin, ça en a intéressé plus d'un. Parce que l'homme était mignon. Parce qu'il a tenté l'aventure, vraiment, mieux que Baudelaire 40 ans plus tôt.
Amer savoir, celui qu'on tire du voyage, on est toujours et partout dans un oasis d'horreur dans un désert d'ennui. Mais mais mais, c'est du Manset ! Le pire est à craindre et le meilleur derrière soi ! J'aime Baudelaire, mais j'ose dire que je ne comprend rien à Rimbaud ! Mais rien de rien, sans doute parce que je suis trop fatigué, trop fainéant... Bon. Et à priori l'homme était quand même une crapule. Et toujours cette question de l'homme et de l'artiste. On est ce qu'on fait, on fait ce qu'on est... Je crois quand même que j'ai du mal à aimer l’œuvre d'un salaud. Je prends le tout. Je peux désaimer...

Manset, peut-être pas...

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