Le secret de l'étrangleur est paru comme un journal, en papier journal d'ailleurs. Une sorte de self-prépublication, avant le vrai livre en dur que je viens de lire. Comme Adèle, qui vient de finir sa parution dans Télérama. Sauf que là, on achète quand même deux fois la même chose.
J'avais classé mes clins d’œil (oui, je suis fou, je classe tout) en fonction de ce qui me sautait au nez : un dossier pour Hergé, un pour Jacobs et un autre pour Pratt. Seul le premier s'est avéré pertinent. Un dossier Spirou, un tintin, un Pilote, parce qu'il me semblait évident que les références se jouaient beaucoup à l'intérieur d'un même cercle. Aujourdhu'i, de par le manque de journaux pour la jeunesse (ouf, il reste Tchô !) et de par la mobilité des auteurs (rares sont ceux qui restent attachés à un seul éditeur), ce classement n'a plus cours. On retrouve un peu ça avec les ateliers (Nawak, 510TTC, les bordelais...). Bon. Et puis un dossier "Nombril" avec deux sous-dossiers : "l'auteur se_cite" (il s'hitchcocke, ou écrit son nom... se cite quoi) et "l'auteur fait une référence à une autre de ses oeuvres". On retrouve Tardi dans ces deux dossiers ici. Tardi est aimé, mais Tardi s'aime aussi.
En plus, dans ce secret, je me demande si Tardi a fait exprès de donner à Esbirol l'étrangleur, le visage du sinistre Grondin du cri du peuple.
J'aime Tardi, pour ce qu'il est vraiment, en bas du piedestal d'où l'on intallé les intellos à deux balles.
Dans ses derniers livres, on devine que certains visages sont tirés de visages de gens de chair et d'os qui bougent. Le trait est plus fin, plus précis, moins fluide. Par exemple, dans l'étrangleur, on a ça :
Qui est ce type qui prend des notes au ciné ?? Alors, c'est peut-être Boujut, son pote critique de film, mais il ne le dessine pas comme ça...Bon.
Au ciné, passe un Hitchcock, et Tardi situe la scène au moment où Alfred rentre dans un wagon avec sa contrebasse. Hé oui, le gros Alfred était adepte des clins d'oeil nombrilistes !
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