Aprèm vachement intéressante à Bordeaux avec une partie de l'équipe de médiapart.
Soulcié était invité à parler de son métier de dessinateur de presse, occupation qu'il préfère à celle d'auteur auteur de bande dessinée. Il a parlé de son planning de dimanche soir à mardi aprem, et de la livraison à ses différents clients...
Ce qu'il préfère, ce sont les dessins généraux, sur l'état du monde : mais ce n'est pas ce que veut un journal... il faut un sujet du moment.. Mais pas trop trop temporel du fait du délai entre la réalisation du dessin et la date de parution de l'hebdo, pour que le dessin soit toujours actuel, compréhensible franchement à ce moment là (idée le dimanche pour un bouclage le lundi pour Marianne à la parution le jeudi).
Il réalise des esquisses, qu'il propose tour à tour aux différentes rédactions... Ces dessins sont plutôt du même tonneau : il ne se règle pas trop à la ligne éditoriale de chaque média, il propose du "Soulcié". Il cherche la limite entre ce qui est drôle et ce qui est publiable... dans les rédactions, il y a affichés aux murs les dessins les plus drôles, mais qui n'ont jamais été publiés. Il dessine finalement plus pour les gars qui choisissent les dessins que pour les lecteurs. On lui a dit qu'un de ses dessins sur Roseline Bachelot n'a pas été pris parce que Polony ne voulait pas se fâcher avec... On ne lui a pas pris non plus un dessin sur Noah parce que L'équipe voulait se rabibocher avec... Quand L'équipe a choisi de publier un dessin entrainant leur rupture avec l'équipe de France de tennis, ils ont assumé leur choix (sans reporter la faute originelle à Soulcié). Il évoque la "censure" de l'ancienne rédac chef de télérama qui ne voulait ni gros mots ni scato... mais si la parution d'un bon dessin nécessite de gommer un mot... pourquoi pas.
Il avoue avoir une collec de dessins de droite, qu'il ne propose pas... pas envie de courir le risque qu'ils soient pris.
Il n'a jamais été inquiété par la justice pour un dessin (la rédac fait barrage) et puis une des spécificités française quand même est l'histoire du dessin de presse... on a le droit à l'irrévérence. Et même pour un de ses récits (sur la gestion du Covid) dans LRD, l'avocat avait tiqué... mais comme il a fait du "Soulcié", c'est passé crème.
Il ne s'auto-censure pas plus que ça, mais y a des trucs (des bébés morts) qui ne le font plus trop rire (depuis qu'il est papa). Mais globalement, si c'est drôle : pas de limite (à priori).
Son modèle, depuis gamin, c'est Cabu... assez BD, genre Gotlib... avec une fraicheur rieuse, enfantine. Parce que l'actu c'est la déprime... le risque c'est de devenir réac... Cabu jamais, et quel caricaturiste !
Le truc du dessinateur c'est d'être de mauvaise foi... et dès que y a un truc qui devient mainstream (massif et populaire), la tendance est de s'en moquer... mais parfois (me too) ce serait une connerie.
Et puis y a Pétillon, qui reste un grand mystère. Certes c'est un bon dessinateur de BD, mais un dessin de Pétillon, c'est 2 mecs en costards dans un couloir qui parlent (avec une bulle). Et pourtant.
Et y a Willem, qui n'a jamais ranci non plus.
Il a accepté de ne pas être le meilleur... mais moi je crois vraiment qu'il l'est.
Bordeaux depuis le parc aux angéliques :
La lune pleine depuis la Victoire :
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