Couty pour télérama sur instagram
Catherine se dessine, déguisée en Tintin se déguisant en académicienne... Comme si c'est la bédé qui entrait à l'académie, et pas elle !
Meurisse sur instagram
Elle y avait déjà fait entrer la BD.
C'est Blutch qui lui remet son épée customisée :
Customisée super classe!
Extrait du discours :
Aurait-elle (la BD) désormais à sa boutonnière des médailles encombrantes, tel le sparadrap du Capitaine Haddock ? Je ne suis pas inquiète.
La bande dessinée, « l’art sans nom », comme la nomme notre cher confrère Pascal Ory, de l’Académie française, est une acrobate et une saltimbanque.
Maîtrisé, il se conjugue avec l’inconscient et triomphe du surmoi. « C’est la main qui dirige, plus que la tête », confie l’illustrateur Quentin Blake.
« Jamais je n’ai décidé que je dessinerai, déclarait Winsor McCay dans les années 20. Je ne pouvais simplement pas m’en empêcher. Je dessinais pour mon propre plaisir. Aujourd’hui j’aime toujours autant dessiner que quand j’étais gosse. Je n’ai jamais été aussi heureux que lorsque je dessinais Little Nemo. ».
« Même si le simple goût d’une madeleine Astérix ou d’une madeleine Tintin ne semble pas contenir logiquement les raisons de la joie que nous éprouvons, on comprend que le mot de « mort » n’ait pas de sens pour nous. Je n’ose imaginer Marcel (Proust) me blâmant de remplacer son cher biscuit dodu par des héros à gros nez, lui qui eut comme professeur de sciences naturelles, au lycée Condorcet, Georges Coulomb, alias Christophe, l’auteur des premières bandes dessinées françaises : Le Sapeur Camember et La Famille Fenouillard.
Mais il faut se rendre à l’évidence, comme disait Hergé commentant sa couverture du Lotus Bleu fraîchement composée : « C’est trop beau pour des gosses ».
Certains considèrent le suisse Rodolphe Töpffer (né en 1799) comme son inventeur, quand d’autres désignent les femmes et les hommes de Lascaux ou les auteurs de la tapisserie de Bayeux. La bande dessinée aurait à voir avec la grande Histoire de l’humanité. En 1830, les facéties illustrées de Töpffer. se trouvent dans les mains de son contemporain Goethe.
La bande dessinée, qui toujours selon Töpffer « parle directement aux yeux », semble née parée d’humour. Pastiches, pamphlets, parodies, récits de voyages picaresques fleurissent sous la plume des dessinateurs Cham, Gustave Doré, Gavarni, Nadar, Grandville, Daumier.
« Dessiner, c’est venger le lecteur », dira plus tard un autre philosophe, Cabu.
Libres de leurs mouvements, les Pieds Nickelés le sont. Et quels mouvements : gesticulations, bagarre, filouteries, chutes. Apparus, comme Bécassine, au début du 20e siècle, ils feront longtemps croire, et c’est une de leurs meilleures farces peut-être, que la bande dessinée n’est destinée qu’aux enfants. Les enfants suivent Little Nemo au pays des rêves comme ils suivraient le joueur de flûte de Hamelin, et en reviennent transformés. Bientôt ils talonnent Tintin, dont le créateur, Hergé, s’est souvenu de ses propres lectures d’enfance : Benjamin Rabier, Töpffer, encore lui, Jules Verne, Maurice Leblanc.
Dans les années 50, le magazine Mad, le bien nommé, commis par Harvey Kurtzman, paraît aux Etats Unis. Après le belge Spirou, où s’épanouissent les fabuleux Franquin, Roba, Peyo, la revue Pilote naît en France. Faisons ici résonner les noms des esprits de feu, de ces djinns qui ont peuplé le magazine : Goscinny, Uderzo, Gotlib, Bretécher, Beuville, Moebius, Tardi, Mézières, Christin, Druillet, Barbier, Sempé, Forest, Pratt, Reiser, Pétillon, Morris, Mandryka, Veyron, Gillon, Lauzier, Bilal...
René Goscinny, avec le génie que l’on sait, tend la main à des dessinateurs variés et aux tempéraments contraires. Grâce à lui la bande dessinée connaît un âge d’or. En lettres toutes aussi dorées s’affiche, sur le fronton du temple Pilote, sa devise : Vis comica.
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