jeudi 16 janvier 2020

La grande année de la BD

Marion Montaigne chez Trappenard ce matin :

Comme tout le monde en janvier, Vincent Montagne, le président du SNE, le syndicat des éditeurs, lors de ses vœux s'est félicité, à raison, de la bonne santé du secteur de la BD. Plus de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires dans un contexte de crise éternelle. C'est vraiment balèze !
Quand il présente ses vœux, le chef des éditeurs n'oublie pas les auteurs. Il a une pensée pour ceux qui sont à la base de toute son industrie, mais qui vivent pour l'essentiel, sous le seuil de pauvreté, et se débattent dans un cadre administratif absurde, et qui travaillent pour rien ou presque.
Il leur dit : Je ne veux pas que l'Etat vienne se mêler de notre relation. Pourquoi ? Parce que l'Etat, précisément, a demandé à une commission de se pencher sur la situation des auteurs. Ce texte existe : c'est le rapport Racine (du nom de Bruno Racine, à qui un état des lieux de la profession a été demandé par le ministère de la Culture), mais il semble avoir été égaré par le ministre Riester.
En attendant qu'il soit dévoilé, redoutant peut être ses conclusions, le patron des éditeurs prévient : pour lui, c'est niet !

Non à un éventuel rééquilibrage du rapport de force. Non aux auteurs qui voudraient vivre de leur travail. Non à une meilleure répartition des droits. 

Bref, les éditeurs veulent que tout reste comme avant, et on les comprend.
Alors, 2020, année de la bande dessinée, des parrains de prestige et une affiche formidable et peut-être même, un président de la République au Festival d'Angoulême, mais pas le moindre début de mesure concrète pour ceux qui font de la BD. Rien. Nous, on aimerait que le ministre Riester se réveille ! Proclamer son attachement à la BD, nous écouter avec gravité, c'est bien. Mais agir, c'est mieux !

Aujourd'hui, nous demandons le rapport Racine ! 

Contrairement aux éditeurs, nous n'en avons pas peur. Nous voulons savoir ce que ce rapport constate, et surtout ce qu'il propose. Nous voulons nous mettre au travail pour améliorer la situation du livre et de sa création. Alors, cette année, merci de pas nous endormir avec la promesse de nouvelles commissions d'une décennie de la bande dessinée ou d'un centre intergalactique des livres de l'image. Cette année, on veut aller au festival en lisant le rapport Racine dans le train. On veut que le ministre le retrouve et le libère. On ne veut pas qu'on finisse par croire que cette année de la BD n'était qu'un soutien industriel, plutôt qu'une véritable réflexion sur les conditions de la création et la situation des auteurs.
Nous avons hâte de vous voir à Angoulême, Monsieur Riester. Mais si vous avez oublié le rapport, s'il vous plaît, épargnez le budget de l'Etat et restez chez vous.

1 commentaire:

  1. J'aime pas Boomerang... Trappenard met en lumière des gens qui fondent sous les projecteurs... il a un air prétentieux, faux poète, faux ami, faux.

    Bon, il invite des bédéasteurs et trices.

    en 2016-2017 : Vivès, Druillet, Cestac, Sattouf
    en 2017-2018 : Moore, Sempé, Bilal, Cosey, Ungerer, Zep, Fabcaro, Geluck, Sfar
    en 2018-2019 : Luz, Crumb, de Crécy, Sempé, Miller, Simmonds
    et ce 2019-2020 : Riss, Ferri & Conrad, Despres et donc Montaigne

    Pour balancer un pavé dans la marre de chez marre.

    RépondreSupprimer