mercredi 10 février 2016

SOS, clin d'oeil disparus

Je me demande souvent quel est le processus qui engendre le clin d’œil. Un nez en l'air, une rêverie sur un encrage longuet, un ennui passager, un retour à la planche après une pause facebook ? Une moindre attention, un crobard automatique au téléphone...
Des auteurs clignants vieillissent en ne mettant plus de ptits détails référencés dans leurs décors... Le clin d’œil est un truc de jeune ? Le pro va plus vite au but : il sait comment dessiner son machin, il ne perd plus de temps à dessiner des trucs inutiles (les clins d’œil). Et c'est triste.
On voit ça parfois lors des réécritures.

Avec Trondheim, c'est tout un album qui est redessiné de A à Z :

Slaloms intègre la collection des Lapinot et devient le n°0 en couleurs (moches). Les clins d’œil ne sont pas transformés : il sont perdus !! On perd le personnage de ses bouquins parus au Lézard, une revue Spirou et une hydre associative...

et on perd Lewis & Brigitte :

Je suis tombé récemment sur ce crayonné de Tébo pour la couv du Spirou spécial Angoulême, et par la même occasion : spécial Mastodonte.

On a vu que le gros tatoué (d'un "Libon") demandait un dessin de Spirou de Yoann... Tébo avait imaginé d'abord un tatouage "Edika" et une demande de dédicace du Titeuf de Zep. Il a été recadré "maison".

Je vous avais parlé aussi de ce bandard fou crayonné, et de la pub pour le Spirou de Bravo, remplacés par des affiches en l'honneur de Jacobs, Roba, Davine, Lafnet, Cauvin et Gos.
 
C'était dans Le groom vert-de-gris de Schwartz (tiens ! qu'est-ce-qu'il devient ?) et Yann.

Je m'étais désolé de la disparition de çui-là, lors de la refonte de La fille :

Et puis là, ce truc de Saive dans La galerie des illustres, y a trop longtemps, je suis paumé :

Je ne sais plus d'où vient cette première image (je ne sais plus où est passé le Spirou idoine, et le site est vraiment VRAIMENT mal foutu). Il a viré son poulet de sa série en cours dans Spirou pour Chaminou, sa série pour l'horrible Marsu prod.

Si vous suivez le fil "ré-écriture", vous verrez le cas de Tintin où les ré-écritures multiples rendent l'auto-clin d’œil anachronique, l'amaigrissement du "Pure fiction" de Maester entre sa publication dans Fluide et dans Meurtres fatals graves, la disparition de l'auto clin de Fournier, pour cause de redessinage total des histoires publiées dans Spirou signées Zidrou avant de les regrouper en album.
Bon, avec Bibeur-Lu, la redessination n'évince pas les hommages, il remplace juste les francs par des euros.

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