OAS, chaos, carnages, barbaries à Charonne et en Algérie

Ce bouquin à l'air de tout sauf d'une BD... et c'est bien dommage. Comme s'il fallait garder ce média (l'apparence de ce média) pour des lectures futiles, et qu'il ne fallait pas risquer de s'y compromettre. Malgré tout, je l'ai trouvé chez mon BD Fugue bordelais... j'ai vu "Puchol", je l'ai ouvert. Et acheté.
C'est un livre reportage qui m'a fait penser à bien des égards à ceux de Squarzoni (mais j'ai pas pu finir Saison brune... très décevant, trop di-da-cti-que) mais avec un aspect très personnel. La collec dans laquelle il est paru chez Tirésias est "Lieu est mémoire". On commence donc avec le métro Charonne, station de l'enfance de Jeanne Puchol. L'auteure enquête sur les manif qui ont agité ce quartier auprès de ses proches, dont le visage n'est jamais offert à notre regard. L'impression est étrange... ces témoins qui se cachent sont les sources du récit, ils ne sont pas des héros. Ce qui nous intéresse est ce qu'ils disent, pas ce qu'ils paraissent. Ils hésitent parfois sur des dates, des lieux... parce que l'Histoire, bin, c'est pas si simple que ça.

Puchol : Charonne - Bou Kadir

Je dois avouer que je n'y connaissais pas grand chose, à cette guerre d'Algérie. En particulier à ce qui s'est passé en France, à ce que l'état est capable de faire. J'avais vu un reportage il y a quelques semaine, et dejà je me disais que je n'y connaissais rien ! Qu'on ne nous en parle pas... moi lors de mes études, mais aujourdhui encore au lycée de mes enfants... Pas assez !
C'est un livre essentiel, à lire, donc, absolument. En plus, le dessin de Puchol est extra.

Je rame un peu avec L'inscription de Montellier, qui est sur ma table de chevet depuis Angoulême (je déteste les cases photocopiées, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression d'être pris pour un benêt). Comme je ne lis plus les "critiques" spécialisées (réduites à de vagues résumés, des "copiés-collés" du dossier de presse, des apologies attendues chez télérama), je guette bêtement les sorties en rendant visite à mon libraire ou en lisant Spirou. Si : ils avaient chroniqué Le louvre du magnifique Prudhomme ! Là, j'apprends la sortie d'un nouveau Jean-C Denis (ce qu'il en dit m'a fait penser à son désastreux monde invisible... que je l'ai aimé pourtant cet auteur !!), du Rork #0 (je m'étais juré d'arrêter Andréas, mais là, quand même...) et du western de Bonhomme & Trondheim. La rentrée va être régalante.