Nérac, le retour du retour

Titeuf est une BD pour enfants. Je ne pensais pas, finalement, que ce genre existait encore, puisqu'effectivement, les BD que je lisais enfant, je les lis toujours. Je défie quiconque de lire Titeuf, et d'y trouver de l'esprit. Bien sûr, c'est plutôt bien dessiné, mais c'est du Cauvin. Du coup, c'est un peu dégueulasse de filer ça à nos mômes...
L'expo à la médiathèque de Nérac est dirigée vers eux bien entendu.
Zep était l'invité d'honneur de cette 4ème édition des Rencontres Chaland à Nérac.

Dans un autre coin de ce joli village, une petite expo nous présente des dessins de ses débuts, dans un style qui se veut proche de celui de Chaland. Histoire de se justifier, de se dédouaner.

Je ne vais pas que taper sur Zep, c'est pas contre lui que mon petit courou est dirigé, parceque j'aime plutôt ses Filles électriques et son Enfer des concerts. Et ses moults hommages aux personnages de la bande dessinée, et ses affiches de rock... En fait, je me pose la question (mais je me pose trop de question) du choix de Zep à Nérac.
Alors, il a rejoint par la même magie le cercle fermé des auteurs grands prix d'Angoulême. Dont on retrouve quelques membres parmi le cercle fermé des auteurs de Nérac (des amis de Chaland).
Nérac me donne cette impression de petit monde fermé, mais où, du coup, les auteurs sont hyper abordables : c'est un petit village désert, loin de tout, donc des chasseurs de dédicaces qui sont dans les 4 ou 5 autres festivals du week-end.

Voila, j'ai une impression de monde clos, refermé sur lui même (pas accueillant) et en même temps d'un petit monde où tout le monde se connait.
François Ayroles sait que je suis fan de son travail, se moque de mon adoration de Prudhomme, et me dédicace mon 6ème opus des Nouveaux moments clés de l'histoire de la bande dessinée.

Cleet Boris n'est plus habitué à ce genre de manifestation... il a l'air un peu perdu. Il est à l'aise autour de la table ronde de dédicace.
Stanislas signe Les aventures d'Hergé. Je demande au hazard si la nouvelle édition de Dargaud est la même que celle de Reporter. Il me dit que non, que celle-ci est augmentée. Je ne comprend pas ce genre de pratique, qui pousse à la consommation les amateurs de bande dessinée. Je lui dis que je n'aime pas ce genre de pratique (les mêmes scénaristes nous avaient fait le coup avec l'excellent Kiki de Montparnasse), et le voilà qui se sent attaqué, et regrette mon manque d'enthousiasme pour leur envie de perfection. D'abord : est-ce vraiment le moteur de cette augmentation. Et puis : ces quelques pages n'auraient-elles pas pu être insérées dès le début ? Manquaient-elles à l'oeuvre ? Et re-puis : où est la perfection ? Est-ce qu'ils l'atteindront jamais ?
Ce genre de pratique créé une frustration (le bouquin original que j'ai acheté a été amputé par le temps), est une putasserie commerciale que j'honnis, et indéfendable par l'artiste (je n'attendais pas ça de ce pauvre Stan : Dargaud a des commerciaux et des publicitaires dont c'est le boulot). D'ailleurs, chose étonnante, Stanislas me dit qu'il est "grand consommateur" (si !) de BD, et qu'il lui arrive de racheter un livre juste parce que la ré-édition a une nouvelle belle couverture ! Bin, faut du fric, de la place dans ses étagères, et des arbres à papier dans son jardin.

des dessins à la médiathèque :