Serais-je toujours déçu de mes lectures à présent ?
Je me pose la question parce que j'ai du mal à passé outre un défaut, qui laisse une trace dommageable sur le livre. Bon, certains albums de Davodeau m'avaient déjà laissé sur la touche... tellement j'en attendais après Le constat et Quelques jours. Et puis il y a eu Un homme est mort, une BD essentielle, et Lulu femme nue #1.
Mais voilà.
Je n'y crois pas une seconde à cette tablée d'amis, à ces dialogues faux, ce rythme artificiel donné par les renvois de balle incongrus (c'est beau, narrativement, mais pas naturel).
Je n'y crois pas à ce mari violent et jaloux, qui rencontre l'amant de sa femme, dans une étrange sérénité (serait-ce finalement lui qui aurait le plus voyagé ? hors-champs ??).
Je n'y crois pas à ce retour à la case départ ! Cette fin toute simple détruit l'ensemble de chemin... vain. Les mots de Lulu ne sont que des mots : rien ne sera plus comme avant... mais rien n'a véritablement changé. Une petite crise d'adolescence. Sans la baffe du père. Juste le coup d'un idiot, qui donne une leçon sans donner de leçon.
Je n'y crois pas que Davodeau a essayé de nous faire le coup du suspense !! Elle est morte ? elle est pas morte ? On avait compris que Lulu ne mourra pas... et ce cinéma pseudo-dramatique a le don de me mettre hors de moi. Le suspense pour le suspense. Dans Quelques jours, je lui avais pardonné la révélation finale sur "qui fait péter des bombes" (ce dont on n’a rien à fiche) parce que le groupe était là, les dialogues comme un souffle, et la vie (l'amour) dans tous les coins.
Je n'y crois pas qu'il fout en l'air le destin de la ptite serveuse, juste pour donner de l'équilibre au livre, en évitant une sorte d'happy end.
Voilà : c'est manipulé que je n'aime pas être.
Sinon, graphiquement, il n'a jamais été autant au top. Le rythme, le mouvement, les poses, les mises en page, les pauses, les mises en case, les couleurs... très beau.
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