Dieu en personne pose les questions essentielles sur l'existence de Dieu, d'un point de vue humaniste, sociologique, scientifique... Il s'agit de Dieu en personne : le propos n'est pas la religion, ce que les hommes en ont fait, mais plutôt ce que les hommes d'aujourdhui en feraient... un héros de téléréalité ! Un fait divers sur-médiatisé, avec son blog, et tout le matos... actuel. L'Avoir pour l'Être.
MAM joue avec les idées, les mots et leurs multiples sens... C'est jubilatoire, malin (justement : divin). Sa façon de raconter est par contre assez froide : il dissèque à la façon d'un reportage télévisé. Pour enrober cette sensation, il y a toujours cette grande machinerie administrative, qui assomme ses personnages (notamment dans sa série JCA).
Le résultat est un livre intelligent, un peu désincarné (sans amour). Mais à lire, absolument.
La vieille dame, et autres histoires est un livre d'auteur, et pour une fois, l'auteur est le scénariste. Parce que la BD, c'est un dessin mais aussi une histoire. Et j'espère que les vieux croulants qui élisent le grand prix d'Angoulême (et ça marche aussi pour les jeunes éditeurs soi-disant indépendants qui éditent des livres improbables) en tireront une leçon (même mon bon Pétillon met son véto sur un prix attribué à un scénariste). Sur la couv, un nom : Zidrou. En cherchant dans mes étagères, je n'ai trouvé qu'un bouquin du même genre : Lob de la jungle est le livre d'un scénariste (très légèrement dessinateur) mais grand prix quand même.
Zidrou restera pour moi à jamais le créateur des géniaux Margot et Oscar Pluche. Il a élargi depuis sa palette avec de nombreux récits réalisés dans Spirou, où, grand maître de l'animation, il a créé Lisa Desamours avec Séverin. Béni soit-il.
Les récits sont illustrés par 9 auteurs, en majorité espagnols, où Zidrou vit à présent. Aucun d'entre eux ne m'a particulièrement emballé... C'est classique, pas lumineux, pas mauvais, sans doute trop influencé par l'animation. La force de ces histoires tient dans les scénarios. Les moments d'intimité, les moments de tendresse, les moments d'humanité feront râler les râleurs, ennuieront les lecteurs de Soleil. Mais voila, c'est un soleil tendre en ce début d'automne (j'enrage de garder cette capitale pour cet éditeur de... OK je reste poli).
Et puis il y a quelques histoires assez drôles, où les surprises, même si on les renifle à 100 lieux, restent de belles surprises.
Tiens : je crois bien plus en Zidrou qu'en Vehlmann pour sauver la BD.
J'ai déniché cette vieillerie au vide grenier du quartier de la semaine passée. J'aime bien cette période pilote, que je découvre maintenant. Paris sera toujours Paris ? On s'en fiche. Il s'agit de 20 petits poèmes de Christin, mis en images par 20 dessinateurs, pour illustrer les XX arrondissements parisiens. Comme si ce découpage administratif avait un sens. Heureusement que je ne l'ai pas payé cher ! Vatche de déception !
Esteban passe de Milan à Dupuis, après l'arrêt désolant de Capsule cosmique, petite revue de BD pour jeunes, de haute tenue. Le dessin est une merveille, les couleurs délicieuses. L'histoire... bon... Le flash back, trop long, est à la base parfaitement inutile. Il tente d'apporter un peu d'émotion, mais ça tombe un peu à plat. C'est pas mauvais... c'est juste une ptite histoire oubliable : on ne connait pas plus Esteban, à la fin de ce livre. C'est un gamin, son passé est court, et ce qui se passe dans le livre (le présent), très court aussi. J'ai peur que cette série ne nécessite 10 albums avant de prendre de l'épaisseur.
Voilà c'est ça : tout ça manque d'épaisseur, sur cette belle armature.
Marzi est une série parfaite, magnifique. Savoia doit arrêter absolument toute divagation Morveuse de SF de daube, et Sowa doit continuer de nous faire rire, sourire, palpiter... à travers ses souvenirs d'enfant polonaise. Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec Persepolis (même mon ptit, qu'est pas si bête, l'a fait). Hé bin Marzi est dans la gamme au dessus. Large. Déjà grâce au dessin (y a pas photo entre Savoia et un ersatz de David B). Et puis grâce à la sensibilité, le recul, l'amour, l'humilité de Sowa. C'est le #5, le niveau n'a pas baissé, et j'adore le faire lire à mes enfants.
Lincoln ! J'ai adoré les 3 premiers... moins le suivant... Mais ici, ce qui me choque, ce sont ces couleurs atroces, et cette typo mécanique ! Le résultat est un truc sans relief, qui donne pas envie à lire. Alors que le dessin, quand on se force, ou quand on va sur le blog de Jouvray, ou mieux, quand on lit L'idole dans la bombe, est quand même super-bat'.
Les dialogues, les personnages, l'histoire... tout ça tient bien debout... C'est drôle et malin (encore !).
Voilà, c'est ça : c'est un dessin tout gâché.
Et ça...
Ce sont les prochains trucs que je vais lire...
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