Ce week-end est très BD.
Sur la Garonne se déroule le 1er festival BD de Barsac, un peu plus loin les rencontres Chaland à Nérac (trop de ligne claire tue la ligne claire, surtout si on essaye de nous faire croire que le trait tout raide de Benoit ou celui tout fou de Clerc en sont), un peu plus loin encore celui de Bagnère de Bigorre (des ptits jeunes autour de Caza). Et carrément ailleurs, les bulles sortent du champagne (festival présidé par Gine, avec 2 auteurs bordelais).
Sans parler du week-end prochain, avec le festival de Buc (tout petit festival, la campagne près de Paris, mais avec du super beau monde), celui du centre commercial de Nantes (faut vraiment avoir envie de se faire connaitre !).
Qui n'a pas son festival ? Même Bédée a le sien...
Non, je reste à la maison, lire.
Je viens enfin de finir Dan Dare, du britanique Hampson, paru en 77 aux humanos (mais créé dans les années 50). Le dessin est hyper réaliste, avec des couleurs qui me font généralement reposer le bouquin avant de l'avoir lu. Et puis, quand on s'y plonge, ça passe quand même. C'est de la SF de base, sans trop de questionnement sur notre société. Une BD d'aventure donc. Avec des tas de passages longuets (comme les scènes de bagarre ou de poursuite au cinoche... ça sert à en mettre plein la vue, mais ça n'apporte rien), un couple de héros un peu trop creux, qui s'étoffe un peu dans la 2ème histoire. En nombre, pas en caractère.
Et puis finalement, même si j'ai mis un mois à la lire, ça reste plutôt un bonne découverte.
Le Royaume #1 est une mise en place. L'univers, la situation, les personnages du château et du village... il faut tout décrire, ce qui laisse peu de place à l'histoire. Le tome 2, déjà prépublié dans Spirou semble plus construit. C'est une BD plutôt pour enfants, très drôle. Même si les oiseaux qui parlent, un peu trop présents, m'horripilent... ils entraînent un autre point de vue qui font quitter le récit...
Jolies ténèbres est encore une déception. J'en attend toujours trop de l’œuvre de Vehlmann... Les dessins des 2 Kerascoet sont plutôt agréables, mêlant un dessin réaliste (la réalité horrible de cette enfant étendue dans l'herbe) et un dessin de conte de fée (pire que la réalité).
Velhmann ne va pas jusqu'au bout... il termine l'histoire comme une aventure, sans clore son allégorie. En fermant le livre, je me suis dis que c'était juste une BD morbide. Qu'il n'y avait même plus cette dimension un peu spirituelle du monde de l'enfance qui s'échappe de cette enfant...
En tout cas, malgré son allure de BD pour enfant (c'est chez Dupuis, et pas dans Aire libre), je ne la placerai jamais dans des petites mains (mon plus jeune fils l'a feuilleté, et "horrible" est le mot qu'il m'a dit en me la rendant).
Côté objet, comme je n'aime pas les jaquettes, je les balance généralement. Là, la couverture est tellement naze dessous, qu'il est impératif de laisser l'emballage. Qui est superbe.
Petite mort en un acte est conçue comme une pièce de théatre : le trait est un peu gros, les situations un peu "boulevard". C'est une BD très drôle, mélant différents registres (espionnage, romantisme, comique...) aboutissant à une BD un peu déjantée... Je ne retrouve rien de ce que Convard avait réalisé précédemment... J'aimerais bien savoir comment l'histoire a été écrite, en collaboration avec Adam. Le dessin de son fils Paul, tout peinturluré, accompagne magnifiquement l'histoire.
Un régal d'intelligence et d'humour.
Mademoiselle Else paraît dans la collection Mirages de Delcourt, d'où sortent souvent des petits bijoux. Celui-ci en est un. Le dessin de Manuele Fior est sensible, touchant. La force de ses mises en pages, toutes simples, repose sur les attitudes des personnages, qu'il retranscrit humainement... parfaitement. Je suis rentré dans cet univers sans me poser de question, j'ai accompagné Mademoiselle Else jusqu'au bout de son drame, alors que je n'ai rien en commun avec elle, que je suis tout autre. Avec le recul, je me dis que Fior a réussi là un tour de force.
J'ai beaucoup hésité à l'acheter... le dessin me plaisait, mais le reste suit rarement, et je suis tellement souvent déçu... et puis les premières pages, où on suit une balle qui rebondit m'ont persuadé que Fior était un grand narrateur (en plus, c'est une BD qui sent bon).
Pachyderme est un livre qui se passe dans un rêve. Une sorte de cauchemar entre deux réveils comateux. C'est un puzzle qu'on construit au fur et à mesure. Mais comme je n'ai compris qu'assez tardivement la nature de l'objet que je lisais, une seconde lecture s'est avérée nécessaire.
Peeters nous manipule un peu, ne s'encombre pas trop d'un récit logique. Le résultat est assez ouaté. Et la dernière image carrément en trop.
Mais je crois que j'ai toujours aimé le dessin de Peeters parce qu'il se rapprochait de celui de Blutch. La qualité qu'on ne peut lui enlever, est sa maîtrise des couleurs, la beauté de ses mises en page et de ses points de vue.
C'est un beau bouquin, mais comme un rêve, malheureusement, on va l'oublier. Il manque une dimension humaine, disons, palpable.
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