Les créatures de Blutch ne sont pas vraiment Blutch. D'ailleurs, Blutch n'est pas Blutch : son nom est Christian Hincker. Il n'est pas question dans son œuvre de véritable autobiographie, ni même de biographie romancée. Blutch dessine l'épaisseur de ses moments passés, se sert de ces contextes pour raconter autre chose.
L'enfance de Christian n'est pas la sienne, elle aurait pu l'être. Il place des clés qui rendent ses récits très ouverts. Enfin, pour moi en tout cas.
Le petit Christian est né en 94 dans le fluide glacial #212, mais est paru aussi dans Lapin, et brièvement dans Spirou.
Son voyage à NYC a donné lieu a une lettre américaine. Il s'y représente en ballade... mais on y voit surtout des passants ou des musiciens de jazz dans son carnet de croquis...
L'histoire réalisée avec Menu est un reportage sur Marie-Christine Blandin, premier personnage politique écolo d'importance. C'est un reportage avec le making of. Parce que pour Menu, rien n'est plus important que le "je". D'ailleurs, un dialogue entre les deux, concernant la "bédé" est exécrable !
Bref.
Une autre occaz de voir Blutch se dessiner est en préambule de son recueil de scénettes réalisées pour Jazzman.
Son éternel questionnement sur la création donne une petite histoire pleine d'énergie, avec deux visions... désespérément réaliste.
Son personnage de Blotch est né dans La vie d'artiste, paru en 95 dans fluide, mais continué 3 ans plus tard dans cette revue. C'est l'incarnation de ce qu'il ne veut pas devenir, de ce vieil artiste de l'enfance de l'art... Une sorte d'exorcisme.
Dans Mitchum, Blutch explore en roue libre la création, les tensions entre l'artiste et son modèle...
Comme dans Blotch, comme dans La vie d'artiste...
Il ne s'agit pas de lui, graphiquement... Mais c'est peut-être plus important que ça, il y a mis beaucoup de ses recherches sur son art... et pas précisément sur la BD. Ce qui nous a valu ses errements et digressions futuropoliques...
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