D'abord, combler une lacune : les nouveaux génies de la BD me sont inconnus ! Ruppert & Mulot de quoi ? Comment ? Peu de risque avec Gogo club (petite mimolette sans prétention, même si "sans prétention" n'est pas l'expression adéquat).
Peu de génie aussi.
Beaucoup de shakes-pire pour rien.
Et puis, découvert sur le blog de Vivès, dont j'aime vraiment la façon de voir le dessin, une BD d'horreur. Avec d'abord une belle grosse ficelle : un groupe de jeunes insouciants sur une île déserte où il y aurait eu un monstre. Super cliché.
Bon.
Et puis ça ne continue pas fort avec des dialogues nazes ("c'est trop bien"), avec la description de ces vacanciers tous en proie à de vagues coucheries extra-conjugales... Il y a le bon, la brute et le vulgaire... C'est lourd, c'est lent, c'est mal fait, et on le verra à la fin : c'était inutile. Bon. Et puis tout bascule. Le scénariste nous balade d'abord avec un piège facile (le pétage de cable d'Erwann qui s'automutile atrocement... un peu irréel, improbable, du grain à moudre pour notre trouillomètre) et puis c'est l'horreur, la peur.
Je n'aime pas les films comme les livres qui font peur (quel intérêt ?). Cette BD est le truc type de l'ado attardé... les films d'horreur, les gros nichons, des filles qui se pelottent... je l'imagine avec son coca, pendu à son portable...
Le dessin m'a bien plu au départ, avec des idées intéressantes, des cadrages agréables, un piège dans lequel je suis tombé allègrement en fin d'album, pas assez exploité au niveau de la tension dramatique :
Mais les expressions des perso donnent l'impression qu'ils sont sous euphorisant ! Il n'y a pas assez de réalisme pour que la peur se distille dans les espaces inter-iconiques...
Si la BD avait commencé à la page 70, j'aurais pu vous la recommander. Pour vous filer un coup les jetons. Mais là non. Je me suis fait un peu avoir.
Voila, parce que c'est un pote de Vives, Sanlaville... pas facile, l'objectivité...
Et puis j'en profite pour vous dire de rester attentif aux sorties de ses albums à lui...
Sanlaville et Borg, Rocher rouge
2009 Casterman, KSTR
8/20
Et puis voila, allez, je prend le risque parce que le livre s'ouvre avec un personnage qui tient Tintin au Tibet entre les mains. Oui, je dis "risque" parce qu'une BD coûte quand même assez cher : entre 15 et 20€... voire plus. Et j'en ai marre de me planter, d'encombrer mes étagères de trucs fades, insignifiants... de fausses bonnes idées, de mauvais conseils, de Futuropolis de plus en plus bien décevants.
Ici, on est en plein délire, perdu entre deux rêves, où le temps est relatif, dans une ville agencée par l'architecte fou de Schuiten.
On se rend compte peu à peu qu'on n'en sortira jamais. Que la logique ne permettrait pas de s'en sortir. Que ceux qui veulent, ceux qui ont les outils, sont des handicapés de la vie... Et puis d'ailleurs... le héros le veut-il vraiment ? Il n'est pas prêt à grandir, il est coincé dans un monde, loin des responsabilités, des décisions, des projets... et ça, dès le début, on sent que ce n'est pas son truc. Il y a de la tendresse, de l'amour, des rêves de grand amour, et de l'amour véritable.
Le livre fini sur des feux d'artifice, des libérations, des changements... Le héros n'a pas grandi : il a vécu... évolué.
Et si je vous disais que ce livre nous est conseillé par Vittorio ?
Et si vous alliez le lire ?
Roca, Les rues de sables
2009 Delcourt, Mirages
14/20
D'autres avis sur la bulle blindée (10 BD chroniquées chaque semaine)
et c'est là que je me dis que le manga se mord la queue...
Les trucs à venir, c'est Jeronimus #2 (bon, juste pour clore le diptyque, parce que, hein !), sans doute le Masson sur Mayotte (lui pardonnerais-je ses nulles boules vitales ?). Je guetterai en mai, Transat de Picault (c'est quoi ?), la Clandestine de Marc-Renier (sacré retour !), L'île au poulailler de Laureline Mattiussi, l'Arq #12 (je n'ai toujours pas lu le dernier Capricorne ! Il me fatigue Andréas !). En juin, Le commando colonial #2, sans doute le Dumontheuil avec Pendanx pour héros. Et je jetterai un œil sur le Donjon crépuscule, le livre sur Delporte, les notes de Boulet...
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