Le dessin a l'air comme ça, de prime abord, hyper maitrisé. Mais en y regardant de plus près, certaines proportions sont inhumaines, et certains centres, complètement dégravétisés. J'allais écrire "pas mal pour un premier album", mais non, il a commis d'autres trucs chez Soleil (ah c'est donc ça !). Alors finalement, coté dessin : certaines attitudes sont exagérées (le lecteur est un con ?) voire théâtrales, mal vues... Il y a quand même quelques cases avec d'assez bons cadrages, mais il y a encore ces couleurs de m***e. Et on a toujours l'impression qu'il y a un projecteur dans un coin... C'est vrai, c'est beau ce halo blanc qui dessine les ombres dans la nuit... mais ce n'est pas crédible...
Mais coté scénario, c'est pas lumineux non plus. C'est plan plan, de la série B de bas étage, avec encore une fois des grosses ficelles (Yann met Korentin en conflit avec le curé, comme s'il ne connaissait pas son caractère cruel... pour tenter de mettre le lecteur à son niveau... du coup, l'effet tombe à plat), du suspens improbable (et surtout ce qui m'horripile : ces personnages surgissant de nulle part qui surprennent de manière improbable le héros, pour assurer une tension dramatique de 3 sous).
J'y ai perdu mes trois sous, moi !
Finalement, je ne sais plus si j'aime son dessin moi, à Guérineau. Toujours est-il qu'ici, il est au minimum syndical. J'en remets une couche sur les couleurs, mais ces à-plats synthétiques provoquent un décalage entre l'image et l'émotion qu'elle est censée procurer. On est loin de l'ouest de Rossi. Et puis, les décors sont minimalistes, et les passants ne passent étrangement pas au travers de ces grandes rues désertes. J'ai été surpris de voir un directeur de journal local dans une ville aussi petite, mais : on est bien dans le cliché. Et c'est dommage, parce que ça rogne sur l'authenticité du récit.
C'est un western décalé, où les gentils comme les méchants ne sont pas ceux que l'on croit. Mais bon, aujourdh'ui, un western se doit d'être décalé. Finalement, si le dessin avait été plus sensible, l'album aurait pu prendre sa dimension. Là, c'est juste un peu raté.
Pourquoi je lis ça moi ?
Le dessin est super pro. On sent l'amateur de SF, qui adore manipuler des machines. Certaines planches ne contiennent que des bidules. Mais même les humains et assimilés sont bien foutus, vraiment maitrisé. La couleur à l'ordi passe super bien, les effets pas trop exagérés. Ça colle plutôt bien avec l'univers en jeu.
Bon, ceci dit, je ne suis pas amateur du tout de SF, et absolument pas de Jodo. Cet album est incompréhensible si on n'a pas en mémoire l'Incal.
L'histoire ? Le Benthacodon parasite le paravaisseau supraprésidentiel, puis, va savoir comment, le clonage du même tonneau. Ce métaprésident flingue le technopape, puis le cerveau central. Ce qui a le mérite de simplifier les choses. Mais on se dit que ça pourrait continuer comme ça pendant des pages et des pages. Quand un danger est écarté, un autre arrive, mince : faut pas que le lecteur s'ennuie, lui qui s'ennuie si vite. Pas de rythme, pas de montée en puissance, de calme ni de tempête. Juste un fouillis d'ultrabaston.
Et puis Jodo nous ressert ses poncifs ésotériques, qu'il biocolle en pleine paléobaston technochiante. Il n'y a pas de récit aérien, juste ces idées qui tombent comme des biocheveux sur l'homéosoupe.
Mais... qui lit ça ??
l'art de Parnotte :
Tout début avril à Bordeaux, A coté de Dimitri Planchon, en dédicace, se tenait un certain Parnotte, avec face à lui, une file compacte. Que se passe-t-il ?
Et bon anniversaire Lilou ! 13 ans !! comme le temps passe !
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