samedi 25 octobre 2008

Raging bulles d'octobre

Octobre s'achève sous un raging de bulles. Le trio d'animateurs, emmené par Eric, était exclusivement masculin : Dounia n'était pas là, mais finalement si, mais t'façon n'avait rien lu. Guillaume d'album, David d'Oscar et Emmanuel de Moynot.


On a commencé par le livre (Futuro ne dit plus "album" mais "livre", ça change tout ! déjà, s'ils commençaient à éditer un peu moins de daube...) le livre, je disais, de Denis. Moynot a trouvé le livre un peu long, mais a bien aimé. Moi, j'ai trouvé le livre long, mais c'est plutôt signe que je me suis ennuyé... Il trouve qu'il y a une certaine évolution, tout au long du livre, sur son rapport aux odeurs... C'est quand même un peu toujours la même histoire : Denis sent des odeurs (qu'on ne sent pas, nous), ça lui rappelle un truc. Voila. Le problème, c'est qu'on ne les sent pas. On assiste au spectacle de supernezman. Guillaume est allé dans ce sens. Mais tout le monde a loué le talent graphique du monsieur. Comme si ça lui autorisait tout...
Conseillé par les BDlire-manga, j'avais acheté Petite forêt de Igarashi, où les sensations sont milles fois mieux rendues !


David s'est emballé sur le Squarzoni. Il a mis ses pas dans son après-midi un peu couvert(e). A visité l'île avec lui... Partagé ses rencontres. C'est quasiment son bouquin préféré du raging.
Moynot ne connaissait pas l'auteur. Mais te l'a descendu en flèche, le pauvre garçon !! Il a effectivement mis le doigt sur des maladresses scénaristiques (la façon dont il devient prêt à être père), sur la pauvreté du dessin (du décalquage de photos) et des horribles effets photoshop (heureusement que le bougre ne lit pas d'héroïcfantasy - SF de Soleil-Delcourt-Humano). Il a trouvé ce livre vide, sans intérêt... Il a feuilleté par la suite Zapatta, qu'il a trouvé mieux. Et c'est vrai qu'il y utilise des parallèles, des trouvailles graphiques très intéressantes.
Guillaume, placé entre les deux autres chroniqueurs, était entre les deux. Trouvant le bon comme David, mais le mauvais comme Manu. Chic Eric a conclu qu'il ne fallait sans doute pas le conseiller. Il a essayé de faire le parallèle un peu facile avec Boilet, mais Moynot a enclenché sur Tito. Pour mettre d'accord tout le monde, ces 3 auteurs ne savent pas dessiner (si vous avez le temps, cliquez sur le lien "dédicaces" en haut à droite, vous y trouverez Boilet et Tito !). Ça n'empêche que j'adore Boilet comme Squarzoni.

Dog et Moi est un premier livre, édité par Sfar. L'auteur est prometteur, de l'avis de tous. En gros, ça veut dire que ce livre n'est pas abouti. Dounia, qui l'avait lu, a trouvé qu'il s'est perdu dans son road-comix, à croiser les rebondissements. Moynot a un peu tiqué sur le graphisme des personnages, où on sent trop le dessinateur qui cherche son style, et veut faire différent à tout prix.
Un auteur à suivre.

Boulet est un djeune, Moynot un peu moins : il ne l'a pas fini, n'a pas rit un seul instant. Bon.
Eric a posé la question de l'intérêt de publier un blog en papier. D'avoir la version sur 2 supports. J'ai fait le parallèle avec la prépublication en journal, parce que finalement, c'est juste l'objet qui change (se modernise ?). Je préfère un livre dans mon fauteuil. Surtout que c'est sous la pression des lecteurs (et si je l'avais eu en face de moi, j'aurais fait pareil) qu'il s'est décidé à passer au livre en papier. Le livre ne regroupe pas tous les "post" du blog... Comme toutes les pages de Spirou ne paraissent pas en album... Moynot regrette ce coté noble de l'éphémère, tué par le livre. M'enfin, c'est comme une photo de vacances... on aime bien retrouver les bons moments ! D'autant qu'un blog n'est pas éphémère, on trouve toujours un clic "archives". Si : celui de Trondheim l'est, mais qui est tout sauf un blog. C'est réellement une prépublication, parfaitement intéressé et mercantile (ah, ce mot est prononcé dans votre tête ici, il le sera sans doute plus tard avec son ami Sfar et son horrible petit petit prince).
Guillaume a suivi les aventures du blog, apprécie l'auteur et son parcours, mais étrangement, ne conseillera pas forcément cet album à ses clients.
Sfar et Trondheim, les trublions de la BD, auteurs ensemble du décevant Donjon-clac, sont à présents éditeurs. Dog et Moi chez Sfar et Boulet chez Trondheim. Depuis, le coté mercantile plane sur leur oeuvre, et c'est bien dommage.

Le promeneur est un autre homme qui marche. David se désole que Tanigushi soit allé chercher un scénariste qui raconte la même chose que lui... C'est le nième livre de la sorte (contemplatif) de cet auteur, et ça commence à bienffir. Moynot a eu la même impression, sans avoir lu autre chose du japonais !! Il a l'impression d'avoir été entrainé dans des endroits sans intérêt, où il s'est ennuyé.
Et là, je vais dire un truc sacrilège, pour tout lecteur de BD un peu éclairé : L'homme qui marche m'a immensément ennuyé. Ce chef d’œuvre, tour de force où l'auteur fait un bouquin sur le regard d'un type lors d'une promenade est chiant. D'autant que les mangakas ne sont pas des fortiches de l'ellispse. Ah oui, parce que ce promeneur était présenté comme étant un manga...
Et ma question : qu'est-ce-qu'un manga ? Ce bouquin cartonné, grand format, découpé à la franco-belge, n'en est pas un ! Je me souviens d'un débat stérile il y a quelques années sur un "manga" dessiné par 2 allemands, qui donc ne pouvait pas être un manga ! Tanigushi est nourri de franco-belge, de Tardi et Moebius... C'est le mauvais exemple...

Et le lourd :
Le Petit Prince, de Sfar.
Applaudi par Guillaume et David. Que la lecture de la BD a poussé vers le livre de St-Ex... Un djeune dans la salle a mis en évidence le paradoxe, sur l'intérêt du livre : c'est une bande annonce qui donne envie de lire le vrai livre. Ils n'ont pas aimé le livre, ils ont aimé le souvenir de leur lecture d'enfant...
Moynot n'a pas aimé.
Laurence dans le public est sortie de ses gonds au bout de 3 pages.
Moi pareil. C'est un sacrilège, une trahison. Guillaume dit que toute interprétation est une trahison. Et il a raison. Sauf que représenter St-Ex, la fleur, la fin... c'est changer le sens du livre.
Quel intérêt de faire ce bouquin ? Pour que les gamins qui ne lisent que des BD passent à coté de l'immense bouquin de St-Ex ? Faire de l'argent ? Sfar avait un besoin incontrôlable de faire sortir cette adaptation de ses tripes ? Il n'y a aucun intérêt en tout cas à le lire, on s'en aperçoit très vite.
Et c'est un livre attendu. Du pseudo-intello Sfar en prépublication dans télérama ! Comme si les pseudo-intellos de télérama pouvaient ne pas aimer Sfar (il faudrait d'abord que ces snobinards se posent la question). J'ai jeté récemment mes Chats du rabbin #4 et #5, et la vallée des merveilles... Sfar m'énerve, ne perd pas de temps à dessiner, à mettre en case, en page. Il pense que son instinct à raison. Ça donne un résultat illisible pour les autres, pour moi, en tout cas, depuis pas mal d'années (Les olives noires restent un chef d’œuvre).
Paraissant dans la nouvelle maison de Sfar, où il dirige Bayou, ce livre se place dans une collection d'adaptation littéraire en BD.
En tout cas, une belle idée de cadeau à l'approche des fêtes... Comme par hasard...

Nous étions moins nombreux que le mois dernier, pour cause de Saint Malo peut-être (j'étais à 2 doigts d'y aller... pas toujours fidèle donc !)... Dumontheuil était parmi nous, découvrant une facette inconnue de son ancien colloc d'atelier.

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