dimanche 6 juillet 2008

Le piège diabolique de la marque jaune

Jacobs est tout de même classé dans les hypra-classiques. C'est pourquoi il est très rare de retrouver des clins dans "la nouvelle BD" (qui n'est déjà plus si nouvelle que ça).

Avant que Blutch ne devienne abscons et prétentieux, quand il faisait encore des BD (des chefs d’œuvres), il était proche du Petit Christian qu'il était enfant. Car Blutch, champion incontesté de la nouvelle vague, a débuté dans Fluide glacial avec les coulisses de Tintin au Tibet.

Dans Sunnymoon tu es malade, outre le Tintin "bel et bien prisonnier", on trouve le professeur fou de la marque jaune. Qui est plus blagueur que fou... puisqu'il ne fait disparaitre les femmes de la terre que très momentanément... La situation suivante, où Sunnymoon est perdue dans la forêt, rappelle une vieille lecture de Blutch, qu'il illustre d'une image originale de Jacobs, tirée du piège diabolique.

Les deux images ci-dessus viennent des aventures de Bob Marone chez les dinosaures, par Yann et Conrad.
Le temposcaphe rappelle le chronoscaphe du piège diabolique. "Le williamsonia" a apparemment marqué les enfants que nous étions, puisqu'on le retrouvait déjà chez Blutch (enfin, chronologiquement, c'est le contraire : 84 pour Yann et Conrad, 93 pour Blutch).

Yann se situe entre les deux vagues. Héritier de Franquin (vieille école), il se révolte contre ses pâles copies du journal Spirou. Il enclenche des séries décapantes au ton nouveau, distillant des sujets évités jusque là. Il est à mon avis à l'origine de la nouvelle BD.

Dans Lolo et Sucette, une petite garce s'appelle Olrika, petite sœur du vilain Olrik ? La maque rose, signe du "sérial lover", n'est pas sans rappeler non plus la marque jaune...

Dans La patrouille des libellules, une fois traversé la Manche, nos petites amies rencontrent les troupes anglaises où Blake et Mortimer attendent leur heure... En attendant, ils croisent le chemin de leur créateur, pas encore dessinateur et toujours baryton.

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