La compétition, génératrice de violence dans la société, la foule de moutons bêlant devant la télé, le nationalisme, ce fric foutu en l'air, sa place si imposante dans les médias (le fric toujours)...
Le sport reflète le fondement des rapports de production capitaliste ainsi que leurs principes structurels de fonctionnement. A travers lui, l'idéologie dominante est perpétuellement et sournoisement distillée à haute dose : individualisme, apologie de la compétition, du rendement et du dépassement de soi, mythe du surhomme et de la croissance ininterrompue des performances.
Le sport est aussi le domaine du social qui fait totalement concensus. Du coté politique, tous les programmes ont des discours identiques sur le sport, on le sacralise parce qu'il est populaire. L'aveuglement dans les médias est similaire.
On considère le sport d'emblée comme positif, alors qu'il n'est pas un jeu. L'effort, le rendement, le record, la liberté de l'excès constitue son essence. Le sport est une activité organisée, de compétition, avec des règlements et dont la logique est bien éloignée du jeu.
Le sport est un fait social total, c'est à dire aux implications multiples. Le sport sert toujours la stratégie du pouvoir en place. Innondée par des informations sportives sur les ondes, la conscience des acteurs sociaux est saturée. Souvenez vous de l'hystérie collective de l'été 98 (une équipe black blanc beur, la fin du racisme... Le Pen au 2ème tour 4 ans plus tard !).
Le sport est un empire économique. Nous sommes à l'âge du sport-business et des présidents-patrons. Pub sur les arbitres, les clubs deviennent des S.A., stades baptisés du nom de marques, droits télé exhorbitants...
L'académie nationale de médecine estimait nécessaire de mettre en garde contre la préparation des champions en herbe, en affirmant qu'aucune médaille ne valait la santé d'un enfant. Cet avertissement n'a rien changé, les ravages ont continué.
Le plus grand spectacle du monde ne sert pas l'émancipation humaine.
M. Caillat, sociologue du sport, dans La décroissance #48 (2008)
Le spectacle sportif monté de toutes parts pour faire de l'argent obéit aux règles de la rentabilité financière. Le sport de compétition véhicule les valeurs agressives ou mercantiles de notre société.. Il n'est pas financé pour être éducatif, mais spectaculaire et profitable. La pression sur tous les acteurs entraïne toutes sortes de dérives (violence, tricherie, agressions...).
La violence est légitimée par l'un de ses principes fondamentaux : la compétition. Les joueurs sont souvent formés, entrainés à devenir des combattants. Certains entraineurs développent ce fameux instinct de tueur importé du sport professionnel américain (la tronche des boxeurs avant le combat, le Aka terrible tellement excitant de toutes ces belles bêtes en short). Cette violence interne au sport n'est que rarement remise en cause car elle contribue à renforcer l'image du gagnant que notre société glorifie.
"Le sport n'est pas coupé des réalités sociales, culturelles, économiques et politiques. Il n'a pas de valeur ou de vertu en soi. Il ne peut devenir un véritable moyen d'éducation et de prévention que par l'action d'éducateurs compétents et par un contrôle social soucieux de faire respecter la dignité et les droits de l'homme" dit P. Arnaud (historien du sport).
F. Roth, ancien footballeur, intervenant en thérapie sociale
C'est en regardant un match de tennis que Taylor a eu l'idée du Taylorisme (la déshumanisation du travail). Le sport a perdu son âme depuis que l'argent l'a envahi. Droits de diffusion télé, salaire énormes (déconnecté de toute réalité).
"Toute compétition est ordurière. Elle est à l'origine de tous les malheurs du monde. La compétition économique, la compétition à l'école et dans la vie, où il faut être le plus bau, le plus grand, le plus fort. Le sport ne fait qu'entretenir cette obsession malsaine." affirmait H. Laborit, connu pour ses travaux sur l'aggressivité et l'inhibition de l'action.
R. Pointu, journaliste
Du pain et des jeux...
Et le peuple fermera sa gueule !
Bonne nuit les petits.
Moi, je ne participe pas à ça.
- Mais demain, on parle BD ?
- Euh, attends... oui, c'est bon.
- Ah, alors, à demain, pasque tout ça c'est vraiment trop prise de tête !
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