lundi 7 janvier 2008

Lectures de janvier

Deux livres de chez Dargaud avec de beaux dessins.

Le long voyage de Léna est un prétexte. Prétexte à une collaboration maintes fois reportée entre les deux auteurs. Mais aussi prétexte à nous montrer les pays de l'Europe de l'est, chère à Christin. Et pour Juillard, de nous montrer Léna qui prend le train, Léna déambulant dans les rues désertes, Léna nue, Léna qui nage, Léna qui dort. Encore et encore. Il reconnait qu'il dessine les femmes toujours pareil, mais du coup, ces répétitions donnent la nausée. Qu'a-t-il perdu son temps à faire ce pauvre bouquin, et à se perdre dans Blake et Mortimer... Que Le cahier bleu et Après la pluie semblent loin !
Je savais Christin devenu très mauvais, donc je ne suis pas trop surpris. C'est indigent, creux, sans émotion, sans histoire, incohérent (quelq'un m'expliquera pourquoi Léna distribue des trucs et des machins à des types disséminés sur toute la planète, alors qu'ils se réunissent tous pour unir leurs choses et leurs bidules...).
Voila une BD à éviter, en faisant un grand détour spacio-temporel par La croisière des oubliés ou les premiers Valérian, plein de révolte assumée...

Enfin un XIII bien dessiné !! Lisible et tout. Giraud est quand même un grand. Mais que fait-il dans cette galère, lui aussi ? XIII est un mélange de Bourne identity, le roman de Ludlum qui servit de base au film La mémoire dans la peau, et des différentes hypothèse sur l'assassinat de JFK. C'est, au départ, une bonne série B. Mais Van Hamme delaye la sauce, étire le suspens à outrance, créé une série dans la série (l'aventure mexicaine de trois ancêtres irlandais). Cet avant dernier album nous dit qui n'est pas XIII, explique son "trou" de deux ans à la sortie de la fac, et comment il deviendra El Cascador. N'ayant pas lu les 4 précedents, j'ai eu un peu de mal à me mettre dans le bain. Mais grâce à la fluidité du dessin, je suis parvenu à la fin, tant pis pour les détails. Le scénario est quasi-absent : Van Hamme déroule des évènements, comme dans une livre d'Histoire. C'est pauvre, attendu, inhumain. On s'en fout en fait, de ce type sans âme si loin de l'être humain qu'on est un peu tous.
Vraiment, je ne comprends pas Moebius. Il sait qu'il ne lui reste plus beaucoup de temps, et qu'il a tant de choses à faire... C'est peut-être ça la sagesse... perdre son temps !

Et pour finir, deux BD de chez Futuropolis.

David B ne bouge pas d'un pouce. Il dessine toujours la même chose. Par chance ici, pas de golem, pas de rêves, intrusions déplacées dans ses tripes. Mais toujours ces cases étouffées : scènes de foules, bagarres, ensevelissement sous des monticules d'objets, des murs de bouquins (il adore les livres !!!)... David dessine comme l'enfant qu'il était : dans L'ascension du haut-mal, on le voit gamin, avec son frère, il faisait déjà ça !
Il est feuilletoniste, et ses petits bouquins chez Cornelius correspondent vraiment à son écriture. Ici, le livre est fractionné par des titres qui apparaissent au gré des pages. Heureusement sans trop rompre le récit. On est au #1, il nous présente tout le monde. En espérant que cette série ne s'arrête pas comme Urani ! On retrouve un personnage de La lecture des ruines (je l'ai prété à Mélina, je ne peux pas confirmer qu'il y en ai ou pas d'autres, mais "Quart-d'oeil" est un nom étrange qu'on retient facilement). C'est l'après-Grande-guerre, le chaos où tout est en train de s'organiser, où certains organisateurs veulent laisser ce chaos créatif en place... Des trafiquants d'art se tirent dessus, les gens se bagarrent... B nous fait découvrir l'état libre de Fiume, et part de la petite Histoire pour nous guider sur les traces d'un amour naissant...
Après la guerre pour en finir avec toutes les guerres, il semble qu'il aient assez bien réussi à faire une paix pour en finir avec toute paix.
Lucille a de bonnes critiques partout. Mais j'avais été très déçu de son Ludologie, alors j'ai trainé des pieds (attention : le bouquin du jour coûte 30€ !)... Mais la médiathèque l'a acquéru... Ludovic Debeurme nous sert un pavé épais de 5cm, mais avec 2 à 6 "cases" par page... Facile pour lui... peu de question de mise en page, noir et blanc épuré. Mais je ne peux pas acheter 4 BD par mois de ce prix là, même si on prétant que l'art n'a pas de prix (faut pas déconner quand même !) C'est un parti prix de l'éditeur, le super beau papier (rendez-vous compte : du Munken Lynx 120g !!), le format roman... Je ne l'avais pas encore ouvert que déjà j'avais du mal.
On suit les histoires croisées d'une jeune fille anorexique, qu'on a du mal à comprendre, parce qu'elle a du mal à se comprendre, et d'un jeune pêcheur-sataniste qui se cherche, un peu violent, et qui découvre son père alcoolique pendu à un arbre. Youpi tralala. Les deux jeunes se rencontrent et se trouvent... se découvrent. C'est souvent dur, mais c'est la simple aventure de vrais gens.  Il ne faut pas s'attendre à sourire, ni à trouver la moindre trace de sourire quelque part... On plonge, sans trop quitter la berge des yeux...
On est proche des dessins torturés de Clowes et Burns, et les images sans bords sont l'influence d'Eisner... Que d'américains ! Je ne suis pas hyper fan de son trait, et pour tout dire pas fan de ce type de récit graphique. Malgré tout, c'est une BD qui mérite d'être découverte, et Debeurme d'être suivi au gré de son évolution...

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