samedi 21 octobre 2006

Du crayonné à l'encrage

Peu de dessinateurs encrent directement leurs planches. L'étape crayonnée est nécessaire à la mise en place des personnages sur une case, des cases sur une planche. Cette étape peut être très poussée (ici on trouve un exemple intéressant). 
C'est souvent la même personne qui réalise ces 2 étapes.
Sauf quand le dessinateur est débordé, il peut ne réaliser que le storyboard (son nom apparait quand même sur la couverture, pour un travail limité, et l'album se vend très bien). C'est le cas de Vatine, auteur de la série à succès Aquablue, qui, devenu directeur de label chez Delcourt, ne sait plus dessiner (à ne pas lire son désastreux Angela).
Sauf également dans le cas où le dessinateur est vieux, quand il a un atelier et des assistants. Le maître ne s'occupe que de l'encrage du héros, laisse les crayonnés et les seconds couteaux aux seconds couteaux.

Le crayonné est d'Andréas et l'encrage de Paape (le vrai dessinateur de l'histoire, enfin, celui dont le nom est sur la couverture). A mon avis, le résultat perd la force et le naturel de l'esquisse.
Au contraire, les auteurs de comics américains sont ceux qui font le crayonné. L'encreur n'est pas crédité en couverture.
Tout ça pour arriver à la question : du crayonneur et de l'encreur, qui dessine ?
 
Andréas a encré une histoire de Foerster, expérience qu'il a dit ne plus vouloir refaire.
Les styles des deux auteurs sont très différents. Celui de Foerster est très peu réaliste (il dessine des histoires de monstres dans Fluide Glacial) et assez classique (dans la mise en page, l'encrage...) alors qu'Andréas explose les conventions de la narration. Il s'est trouvé prisonnier du dessin de son ami, il n'a pu s'exprimer que sur les ombres et les lumières. Quand on regarde la BD à plus d'un mètre, c'est du Andréas... plus près, c'est Foerster.
L'encrage est un travail de petites mains, assez répétitif. Andréas qui se considère comme un piètre dessinateur, prend plus de plaisir à imaginer l'histoire et la façon de la raconter... c'est à dire jusqu'au crayonné.
A mon avis, l'auteur est le crayonniste. Si l'encriste travaille à partir d'un storyboard, le résultat appartient aux deux artistes.

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