lundi 31 décembre 2007

Dans ma ptite bulle

Oula ! Je lis des BD moi ? J'aime lire des BD ?

Voyons voir.

Je note les BD que je lis, juste pour avoir un souvenir global de la BD, pour pouvoir guider mes choix de lecture quand je ne connais pas bien les auteurs. Parce que je n'ai aucune mémoire, et c'est bien, parce que je suis surpris plusieurs fois des mêmes choses... J'ai jamais mis de notes supérieures à 17, Par contre, j'ai mis des paquets de 4, des tonnes de 3, des wagons de 2, des louches de 1... Et on se gausse avec la courbe 1.

Et puis... J'en lis de moins en moins... 2007 est une toute petite année !! Seulement 56 lues, contre 175 l'année dernière face aux 3195 nouveautés, et 389 en 2005 pour 2701 sorties. Il y a de plus en plus de BD... que c'en est la folie. Et surtout réparties entre septembre et décembre, pour cause d'Angoulême et de Noël.
Il y a plus de 200 éditeurs, mais une poignée inonde le marché : Soleil avec 624 titres, Dargaud & co avec 421 nouveautés, Delcourt et 412 BD, Glénat et ses 305 albums, et Flammarion et ses 262 bouquins (la courbe 2 représente les BD que j'ai lues, empruntées et achetées, par groupe d'éditeurs, et je me rend compte qu'on ne voit rien). La courbe n°3, ce sont les BD lues par année d'édition : 2005 a été un beau cru, et 2007 le pire depuis 30 ans ! J'ai chopé sur je site de l'ACBD, le nombre de nouveautés annuelles, le beau graphique n°4 montre à quel point je suis à la ramasse.

Alors, j'ai beau faire mon fanfaron, mes critiques péremptoires, mon Menu, mon beau face à mon mur de BD... je suis un tout petit...

Mais enfin, c'est juste un peu de moi. Et puis au fait : bonne année (mon cul ? oserais-je ?) !!!

dimanche 30 décembre 2007

Le tour (des BD) de Gaulle

Gotlib chahutte un peu son père dans ses livres. Dans l'esprit Mad, cher à Goscinny.

Dans Hispanola, les brigands sont nos amis.

Luc Leroi participe à un bal masqué, dont le héros est Corto, mais où Obélix tente une approche avec mamzelle Jeanne.
A la fin de Space Cake, on se retrouve à la fin d'une aventure d'Asterix.
Un totem représente le chevalier de Haddoque, Léonid Beaudragon, et Asterix.

Et puis, dans Marine de Tranchand et Corteggiani, il y a des références à Jehan Pistolet, à un barde attaché, à des qui ont peur que le ciel ne leur tombe sur la tête... Chez Tronchet on lit beaucoup Astérix. Et chez Sfar aussi. Le banquet est souvent prit pour référence. La petite phrase d'introduction des albums, qui résonne à nos oreilles avec la voix chaude de Tchernia "Toute ? non ! Un petit village résiste...", est aussi une référence, et pas que dans le petit monde de la BD. Un gros qui n'est pas si gros que ça, qui est tombé dedans quand il était petit, des romains un peu fous... Finalement, Astérix est un élément de notre culture à tous.

samedi 29 décembre 2007

Goscinnix et Uderzox

On pardonne tout à Goscinny. Même d'avoir créé Iznogoud.

Parce qu'enfin, Le petit Nicolas, les Dingodossiers, Astérix sont des inventions géniales et Pilote, Lucky Luke, Chick Bill, Modeste et Pompon des reprises de talent.

On n'est pas obligé de pardonner autant à Picsou, euh, à Uderzo.

Uderzo se dessine avec son complice dans les Jeux olympiques, sur un marbre, se traitant l'un l'autre de despote et de tyran. Dans le Chaudron, assis, ils entourent le préfet dans les gradins. On les voit transporter Tchernia, légionnaire décadent dans Obelix et compagnie, et il me semble aussi dans le domaine des dieux, où ils sont explosés.

Frantico fait sa peste auprès des auteurs. Et dans Spoon et White, Oumpapah vend une flèche à Uderzo.
Ayroles, dans ses 28 moments clés de la BD, nous montre Goscinny qui arrête le dessin. On doit comprendre qu'il se lance à fond dans le scénario, et c'est vrai, c'est un des moments clé de la grande aventure de la BD.

vendredi 28 décembre 2007

Le traineau à Rennes du père Noël

J'ai pas bien bien compris comment Jean-Michel a obtenu ces dédicaces de Mourier.

Une histoire de marraine et de sœur de Mourier qui bosse à la FNAC de Marseille... En tout cas, les dessins sont bien sentis : un penseur qui fait le vide (sans trop de problème) pour Gab, une grosse brute pour Lilou, qui réfléchit aussi beaucoup avec ses muscles... et une Waha !! trop trôlle pour moi. Le compte est bon.

Et un livre de recette de cuisine elfique pour moi...

Noël se dessine aussi !!! (merci pour ces dessins !!)

jeudi 27 décembre 2007

Le petit monde de l'association -2

Grâce aux autobiographies parues chez l'asso, on peut tenter de comprendre un peu la vie des auteurs, et la vie d'une BD.
Le journal d'un album de Dupuy et Berberian raconte la génèse de Les femmes et les enfants d'abord. Et pour une fois, Dupuy est à coté de Berberian. On comprend un peu mieux cet auteur bi-céphale.
Approximativement raconte la vie de La mouche au Japon, la vie de l'assoce et de Nawak, la vie de Lewis et Brigitte...

Ces deux bouquins s'alimentent et se complètent.

Le livret de phamille de Menu vient se rajouter à ces deux-ci. Et on se sent proche de cette bande. En apparence bien sûr.

Mais, surtout avec le bouquin de Menu, il faut se méfier de l'aspect très subjectif du sujet... Ah, le poète maudit, l'artiste drogué (en l'occurence : alcoolique)... Ce livret sonne très faux (comme le Journal de Neaud, mais ça, on n'a pas le droit de le dire). Mais je viens de lire une entrevue entre lui et La lunette (#4 de 2004), où il admet que son personnage a dérivé, qu'il n'est pas tout a fait lui... Vais-je me réconcilier avec lui, et déterrer l'assoce de l'âbîmê où je l'ai jeté ??

Le style autobiographique en BD est devenu synonyme de qualité. A cause de David B, et de sa vie à coté de son frère épileptique, à cause de Marjane de Persepolis... C'est devenu le cheval (blême) de bataille de Menu, de l'Association. Et on ne peut dire du mal de L'ascension du Haut-mal, ou des retranscriptions des rêves du même B. (sans aucun intérêt, même graphique) ou de Pourquoi j'ai tué Pierre, parce que ça touche à des sujets douloureux. Pourtant... 

mercredi 26 décembre 2007

Autour de Thompson

Ah, je suis content d'avoir trouvé cette présentation.

Je ne l'avais pas précisé pour les 6 de l'asso, mais évidemment, les auteurs des lignes sont dans le même ordre que leur représentation en colonne (et du coup, la diagonale est une ligne d'auto-représentation).

J'ai découvert Craig Thompson au festival d'Angoulême, avec Blankets en VO, et je ne savais pas qu'il allait être traduit. J'ai été immédiatement séduit par son dessin, très proche de celui de Blutch, mais pas que.
Et puis après, avec son Carnet de voyage, en VO aussi, chez mon libraire, ne pensant toujours pas qu'il serait traduit un jour... Alors que si. Dans cet album, un de ses voyages l'entraine en France, entre Toulouse et Montpellier, chez Blutch et Trondheim. Blutch et Berberian y dessinent un peu, et Trondheim refait un duo avec Thompson (comme son Galopinot raté pour cause de Konttture).

J'aime ces 2 bouquins, mais je n'ai pas été tenté par son Adieu Chunky Rice.

mardi 25 décembre 2007

La réunion de l'assoce

L'association est une vraie association, avec des AG, des adhérents et des cartes de membre. On suit sa vie au travers du Rab de Lapin, supplément au Lapin, revue de bande dessinée, où Menu déverse sa haine des gros éditeurs, et peu à peu, des reproches croissants à Lewis. Lewis est édité de plus en plus chez Dargô et Delcourt (les gros méchants !), mais reste un pilier de l'asso, explorant les recoins du média, se lançant des défis pour ne pas tomber dans ses facilités.

Très doué dans les dialogues (Psychanalyse, Moins d'un quart de seconde, Monolinguiste ne sont que paroles) il réalise Miliou, qui n'est qu'une poursuite. Et la Mouche, extrêmement silencieuse. Les aventures de la fin de l'épisode reprend le ressort hergéen du suspens en bas de page, imposé par le découpage hebdomadaire des parutions d'antan.

Trondheim a lui seul pouvait sauver l'assoce. Menu l'a mis de côté. L'assoce de Lewis s'appelle a'ujourdui Shampooing. Dans Approximativement, Lewis illustre le début d'une réunion des 6, sans le pauvre Konture, mais avec un Menu ivre mort...

Lewis retrace dans un Lapin une réunion de l'asso, en dessinant ses confrères comme ils se dessinent eux, allant jusqu'à reprendre tels-quels leurs dessins. Il est un des champions de l'Oubapo, avec Lécroart et Ayroles.

lundi 24 décembre 2007

Le petit monde de l'association

Le labo de Futuro devient peu à peu une maison d'édition.

Les six fondateurs sont tous responsables éditoriaux, et plus ou moins édités à l'Association. Le journal Lapin ne sera jamais un journal officiel, aisément diffusable. Menu y développera sa mauvaise foi imbuvable, on y lira des trucs qui ressemblent à tout sauf à de la BD. Ou des choses publiables chez les grosgros qu'il abhorre. Mais aussi de la ligne bien claire, grâce à Stan, et du gros nez avec Trondheim. Et des choses quand même étonnantes...

Pour rigoler un peu, l'Oubapo y installera les bases de sa pyramhydre.
OUvroir de BAndes-dessinées POtentiel... S'agissant du peu d'ouverture de Menu, ça aurait du s'appeler FErmoir. Et POtentiel est ce qu'on peut faire, mais doit-on le faire ?

dimanche 23 décembre 2007

Le grand Will

Will a été la petite main de Jijé, une petite main au journal Spirou, un coup de main pour le Spirou de Franquin. Mais quelle main !

Il a débuté à 14 ans, chez Jijé, qui lui apprend la perspective, et surtout, que dessiner s'apprend, que ça peut être quelque chose de sérieux. Après-guerre, Jijé héberge un petit atelier composé de Paape, Franquin, Morris et Will (à lire l'aventure du plus grand groom du monde dans les Oncles Paul, par Chaland et Yann). Il commence sa première oeuvre en 48 : Tif et Tondu, après un petit essai refusé par Dupuis (Le mystère du Bambochal). Au scénario, Tillieux succède à Rosy, créateur de Monsieur Choc. Et à la mort de Tillieux, Desberg reprend la suite, avec des histoires sans saveur.
Il a donné des coups de mains à Franquin pour des décors très stylés dans Spirou et Fantasio. Mais aussi dans Jacky et Celestin de Peyo et Walthéry, et dans Natacha de Walthéry. Zidrou fait dire à un de ses personnages, dans Cartoonist's paradise de Berco : "c'est joli, on dirait un décor de Will" !
Il crée Isabelle sur un scénario de Delporte et Franquin, où il explore le monde magique des sorcières.
En parrallèle à ses séries jeune public, il démarre dans la collection Aire libre, une série d'albums étonnants, avec Desberg. Son trait reste le même, mais les aquarelles deviennent plus envoutantes et ses femmes plus dénudées. Les histoires sont plus adultes, plus réalistes. Desberg placera des allusions aux séries de Will sous le crayon de Colman dans Billy the cat (la boutique d'Isabelle, cuisine provençale chez Willy)
J'ai découvert ses toiles en octobre 99, peu avant sa mort, à Quai des bulles où une exposition lui était consacrée. Ca m'a ébloui. Et aussi attendri de voir ce petit barbu couvé par sa petite femme...
Il avait arrêté la BD depuis un moment quand, on ne sait comment, il a été séduit par le projet minable de Miel. Le livre resta innachevé. Par lui. Parce qu'il a été terminé par ses amis, son fils Eric, et LeGall, qui tenait absolument à lui rendre hommage.

Pas étonnant de le retrouver chez Walthéry, dans Natacha. Dans le #15, on découvre à Cassis, deux ptits vieux sur leurs chevalets : Jijé et Will !!! Walthéry lui dédie la page 39 du #6 (avec de beaux décors et de belles couleurs).
On le retrouve aussi dans les filles d'Aphrodite de Taymans et Jamar. Dans le #1 de Mac Namara, de Taymans toujours, un journal annonce la mort du "grand Will".

Garray, dans sa reprise de Benoit Brisefer, est content de son jeu de mot pour amateurs "huiles maltaite", puisqu'on le trouve dans les #8 et 11. Pour les néophytes, Will s'appelle Willy Maltaite.
F'murrr illustre l'introduction du Natacha #14 par ce dessin, où on voit Wasterlain sur l'épaule de Natacha, protégée par un parasol tenu par un singe Walthéry. La statuette représente un Will pervers.

Franquin décorera les couloirs de la rédaction de Spirou avec moult posters de Will.
Edika nous fera tordre de rire (?) avec son "préservatif et tondu"... Mais qui lit encore Fluide glacial ??
Eric représentera son père dans 421, tenant la contrebasse derrière Steph (Desberg). Un tramway fait de la pub pour Isabelle.

samedi 22 décembre 2007

Lectures de décembre -4

C'est fou ce que je lis en décembre !

Eric de Bédélire est dingue de Dumontheuil. Le petit logo "Chic Eric" et la petite bande d'entête du blog de la librairie sont de sa patte. Prudhomme m'a dit attendre avec impatience le 3ème tome de Big foot, de son voisin d'atelier... Désœuvré dans ce magasin sans nouveautés, j'ai donc acheté le 1er tome de la série. C'est pas génial. Le dessin est élégant, bien sûr, mais le fil de l'histoire est perturbé par des flash-back sans intérêt pour ce fil. C'est peut être un peu trop délirant pour moi. Mais je n'aime pas trop le ton. Tiens, j'avais réellement détesté Le roi cassé. Peu aimé Qui a tué l'idiot. Bon, La femme floue était quand même plutôt bien... Et très délirant. Je ne sais pas si je poursuivrai Big Foot à travers les rocheuses...

Bonne nouvelle, Alain Grand est de retour. Ce dilettante (il est kiné ou dentiste, je ne sais plus), fou de rando, et dessine un peu dans ses rares moments libres... Toujours en compagnie de Moncomble, réalise Vilaine, version actuelle de Pirlouit, mais sans émotions, sans entrain... Un bon dessin ne sauve pas tout. Pas si bonne nouvelle.

Pour la 3ème fois, j'essaie de me lancer dans Giacomo C., que je viens d'hériter de mon pôpa. Mon pote Laurent apprécie aussi cette série... pourquoi pas moi ? Ben, pas moi ! Comme je m'arrête toujours au #1, je ne relis que celui là, et il se ressemble beaucoup d'une fois sur l'autre. T'façon, j'ai toujours eu du mal avec les scénarios malsains de Dufaux. Je ré-essayerai, promis.

Le prix de la BD au titre le plus long du monde est décerné à Larcenet. Mais c'est tout.

Boilet continue de nous faire découvrir des mangas étonnantes, loin des Sangoku et Naruto. Le recueil d'histoires Fujisan tourne autour du mont Fuji. Et là, accrochons nous. Ce mont a des pouvoirs. Il y a des flux d'énergie qui y remontent du fond de la terre.
Le jeune conducteur de la Ligne Chûô se fait son premier suicidé. Il pensait que ce serait cette fille, immobile sur le quai, à regarder le Fuji, qui se jetterai sous ses roues... Cette fille qui a perdu le goût de vie depuis l'accident de son frère.
Une autre jeune fille, maudite (tout le monde meurt autour d'elle) va se suicider avec une collègue, sur les pente du Fuji, entourées d'une mer de verdure. Les arbres dégagent trop d'énergie, mais l'empêcheront peut-être de mourir...
Zone de turbulence voit renaitre un ancien monstre, pourtant devenu homme sans histoire, lorsque son fils tombe gravement malade. Le Fuji où il était mort aux yeux de tous semble être la cause de cette malédiction.
Une jeune femme, avorte pour la 3ème fois, mais sent qu'il bouge ! Et le fera vivre, et finalement prendre corps. L'eau de source du Fuji entraine une jeune femme et sa mère, qu'elle martyrise, à l'escalader, à braver le froid et les pentes. Pour enfin y retrouver son père, enseveli sous les neiges, parti lui ausi chercher l'eau magique du Mont Fuji. La grotte raconte l'histoire d'un criminel en phase terminale. Mais c'est bon. Je me sens très mal à la fin de cette lecture. Cette magie qui plane sur le mont, ces morts encore et toujours, qui torturent et souffrent. Il y a peu d'alternative dans la manga finalement. Heureusement, il y a Tanigushi, qui a lu des bonnes BD dans sa jeunesse.

Islandia est aussi empreinte de mystères. Qu'arrive-t-il à tous ces gens autour de Jacques, frêle gamin de 16 ans. Ils se mettent soudain à vouloir sa mort ! Et ses visions à lui, pourquoi l'entrainent-elles si loin, en Islande, où sa malédiction persite ? Mais où elle trouve un chemin... Le dessin de Védrines rappelle beaucoup celui de Krassinsky, très net et précis, un peu anguleux. Le rythme de l'aventure est soutenu, les mystères succèdent aux quêtes. La suite est attendue !
   
Lanfeust des étoiles tourne en eau de boudin. Comme Lanfeust de Troy. L'histoire est délayée, incompréhensible, sans intérêt. Le dessin de Tarquin est très beau, mais Arleston n'y développe plus son humour à deux balles... Il fait dans le sérieux ! D'ailleurs, en se séparant d'Hébus, le troll dans toute sa splendeur, il a fait de Lanfeust un héros creux. Comme Tintin avant Haddock, comme Tintin si Haddock était devenu un homme d'affaire...

Trolls de Troy est la série où Arleston s'éclate. Entre les jeux de mots bourrins (les bébés trolls s'appellent Sekspÿs et Erodrävelle) et les cris des Ninjas (des marques automobiles japonaises), il place quelques répliquent bien senties "les mystiques se nourrissent de sang, c'est connu". C'est plutôt drôle. Mais le dessin n'est pas trop fouillé.
Mourier dessine un Samouraï dont la réplique favorite est "Kéramidas", de là à dire qu'il ressemble au dessinateur de Luuna...
   
Il dessine aussi 4 mercenaires et 3 samouraïs (soit un total de 7 bien entendu). Et, pour rester dans le cinoche, une case reprend la composition de l'affiche des Dents de la mer.
Coté clins d’œil BD, les auteurs placent les fameuses pompëts, fruits très alcoolisés inventés par Guth (coloriste de Trolls) pour sa série Pitchi poï. Les Trolls croisent le chemin de Barbe pourpre, que la vigie prévient avec "Des go, des go, des gogo, des gosses !". Un nain de jardin nippon rappele le grand schtroumpf. "Akira, Otomo, Naruto, Pokemon, Tatsuo" sont dans les chants des "asiatiques", Waha chante plutôt "Corto" et "Uderzo". On devine "Mourad" (Boudjellal) et "Yoko Tsuno" sur des papiers couverts de kenjis.

On pourra reprocher à Bouffe-doublon sa proximité d'avec Barbe-rouge, comme celle de Wanted (de Girod !) avec Blueberry (de Giraud). Rocca aurait-il voulu être Charlier ?? Mais enfin, il fait juste des BD de genre. Bon, les pirates ici sont plus cruels, mais l'intrigue est prenante, sans plus. On est chez Soleil, alors faut pas trop en demander. C'est une BD moyenne de série B (moi j'y suis allé juste pour chercher un clin d’œil que je n'ai pas trouvé).

Yoyo le dessinateur

Yoann n'est pas l'homme de l'unique Toto. Il y avait auparavant eu Phil Kaos, trash et déjanté, très belle oeuvre de jeunesse. Et puis après, le punchy Ninie Rezergoude et la très décevante série La voleuse du père fauteuil.

Et enfin, un Spirou et Fantasio hors série. Mais quand même estampillé Dupuis. Pas comme le génial Chaland et son essai malheureux, ou l'extra Lapinot de Trondheim.

Bob Marone renait sous sa plume, avec Yann, et Conrad le ricain qu'a raccordé le train en cours de route. Et Léturgie a foutu le bazar avec un malheureux ptit dessin sur son blog, qu'a fâché Yann. Et Fluide lui apprend qu'ils ont reçu des planches de Bob, signées Tarrin !!!

Yoann, qui avait du mal à se défaire de son Toto (on le retrouve dans Phil Kaos, Ninie ou dans son Donjon-monster), se projette dans la surpat' en fin d'album.

Charlier disait : Je crois qu'un dessinateur est beaucoup plus imprégné par son personnage qu'un scénariste. Je sais qu'Hubinon s'identifiait à Buck Danny, que Giraud - il l'avoue maintenant - s'identifie à Blueberry, à telle enseigne que les tempes de Blueberry ont commencé à devenir argentées le jour où Giraud a eu ses premiers cheveux blancs.

vendredi 21 décembre 2007

Pauvre Caupin

Cauvin... ah, Cauvin !! Le seul auteur Dupuis a avoir un bureau à la rédaction de Spirou. Un maitre incontesté de la BD humoristique d'après bédéthèque.com, il livre une véritable mine d'or, d'après encyclobd.com, qui se fait pas chier à citer direct Dupuis. Pasamonik sur actuaBD.com se scandalise tout seul que Lambil et Cauvin n'aient pas encore été présidents à Angoulême... Et Pasamonik, c'est pas n'importe qui dans le monde de l'édition et de la critique (il apparait même dans un Barelli de DeMoor !). Le n°61 des cahiers de la bande dessinée paru en 85 lui est consacré. Ce sont déjà les cahiers de Groensteen, celui là de l'Oubapo, ex-directeur du musée de la BD, et actuel directeur des éditions élitistes de l'an 2. Bon, on sent bien qu'ils se sont un peu obligé à le faire, pour justement ne pas être taxés d'élitistes. Et Groensteen, qui se charge de l'entretien avec le maitre (!) fait un article, somme toute pas trop méchant, intitulé "Spirou, un ratage organisé".

Suis-je bien de ce monde ? 

Cauvin, c'est synonyme de grosse daube, de néant absolu, au mieux de calme plat, mer d'huile sans une vague d'imagination... J'exagère un peu. Je parle du Cauvin vieux. Mais il est vieux depuis tellement longtemps !! Il refait les mêmes BD tout le temps ! Réalisez qu'il a fait 54 Tuniques bleues !! Et les premiers albums étaient plutôt bien, dans leur genre (un bon fond pour un Spirou où peuvent éclater des génies).
54 Blutch et Chesterfield plus 28 Agent 212, 26 Cédric, 13 CRS=détresse, 19 Cupidon, 30 Femmes en blanc, 25 Pierre Tombal, 18 Psy, 42 Sammy !!!! Et c'est pas tout (voyez sur son site, les pires Spirou, c'est lui ! Quoique Morvan cherche la place) ! C'est de l'anti-intelligence : virez ça de dessous le nez de vos enfants !! Ca va leur déformer le cerveau !

Bon, mais ses dessinateurs l'aiment bien. Ben oui, ses BD se vendent bien (et ça reste un très grand mystère pour moi, comme Dieu tiens). Ainsi il apparait dans le Vieux bleu de Walthéry débutant, BD molle colombophile, dont Cauvin est le héros (mais en vrai c'est Deliège, dessinateur suicidaire de Bobo, de la province de Liège). Et dans quelques Natacha, dont il a scénarisé un album (où il apparait un cours instant, interpellé par un passager de l'avion ressemblant furieusement à Walthéry). On le retrouve dans le #16, flic british lisant les tuniques blaw. Un ciné y porte même son nom.

Hardy le place dans ses Pierre Tombal (il est fossoyeur, vous voyez le genre d'humour...). Il enterre un homonyme, Philippe, journaliste BD.

Et Malik le dessine à tous bouts de nuages dans ses Cupidon. Mazel un peu moins dans ses Paparrazzi. Laudec y fait souvent allusion dans Cédric, mais il n'aura échappé à personne que le papy est Cauvin. Bedu lui rend hommage dans les Psy. Il apparait également dans la série pseudo-autobiographique Pauvre Lampil dessinée par son vieux camarade de régiment Lambil. Et Franquin, oui, Môssieur Franquin lui même, le dessine dans ses Gaston, comme petite main du journal Spirou.

Vraiment, il faut éviter tout contact avec Cauvin, et pour prévenir tout risque, consultez un spécialiste (les 1ers Tuniques bleues et Sammy, et quelques autres BD peuvent être lues à doses homéopathiques).

jeudi 20 décembre 2007

Klow-chantiers

Ancien presqueversaillais, j'étais allé voir Versailles-rive gauche au cinauche, et sa suite beaucoup plus tard : Versailles-chantiers, sous-titre de Dieu seul me voit. Bruno Podalydès a entrepris de filmer les 3 gares de Versailles : Versailles-rive droite est prévue pour l'année prochaine.

Dans ce film, Albert, confronté à de multiples choix, de multiples filles, se retrouve au restauche avec l'une d'entre elle. Mais pas n'importe quel restaurant : le garçon est celui du Klow, célèbre point de rendez-vous d'espions Syldaves (Klow, comme chacun le sait, est la capitale de la Syldavie). Quand Albert va vomir (il est comme ça, quand c'est trop compliqué dans sa tête, ça sort par là), c'est l'apothéose, car on est face à l'escalier, celui-là-même que Tintin a pris, au lieu de se rendre aux toilettes à côté !

Je me souviens encore de ma jubilation solitaire dans cette salle obscure.

Relectures de décembre -3

Tiens, et si je faisais un saut spacio-temporel ?
Direction : le moyen-âge.

La farce de Maître Pathelin, mise en scène par Prudhomme, est une pièce d'époque. Alors, ça n'est pas simple de se lancer dans sa lecture. On se fait pourtant très vite à la langue, mais les scènes sont parfois un peu longuettes, la farce un peu alourdie. L'avocat verreux (quoi ? un pléonasme ? non !! Hum !) parvient à ses fins, mais pas uniquement. On ne peut pas dire que cette pièce soit actuelle, parce qu'elle est trop naïve, mais c'est l'histoire de toutes nos farces, vous savez, tout ces trucs qu'on nous met bien pro-fondement dans le céans.
Le dessins est élégant, la mise en scène avant tout classique (on voit la farce comme au théâtre). Quelques images sont assez faibles (quand le drapier revient à la charge chez Pathelin), mais l'ensemble est très beau. 

Rebecca est un chef d’œuvre. C'est celle que j’emmènerai sur mon île. Si.
Les auteurs sont italiens, mais la traduction est géniale, n'entrainant aucun décalage, aucun froid. Antoine Roux a traduit Pratt et Rotundo, mais les éditeurs mentionnent rarement les traducteurs. Mais c'est peut-être aussi parce que la langue utilisée par les auteurs est simple. Le dessin est noir et blanc, et les gros plans surtout, sont magnifiques. Les auteurs savent également nous faire voir sans nous montrer : nous restons avec Rebecca, et comprenons ce qu'elle comprend. Le jeu des ombres est habile, et permet aussi une mise en scène originale (les vagabonds fouettés dans la première scène à Côme). Tout n'est pas montré, mais tout est pourtant là. Tout est fait avec intelligence, pour la nôtre.
J'aime les titres de chapitres, j'aime cette gitane, les contes, et la scène au moulin, terriblement belle et triste. Je l'offrirai bien des milliers de fois, mais elle est introuvable ! Je l'ai débusquée pour mon pote Laurent chez les bouquiniste d'Angoulême, et je regrette de l'avoir offert jadis à une méchante lâcheuse. Lancez vous dans cette quête !!!
Une suite a été réalisée, parue en France chez Glénat toujours, mais en 2 volumes dans la collection Vécu, en couleur... La magie n'est plus tout a fait là.

Ne vous fiez pas aux noms des auteurs d'Olivier Desormeaux. Il s'agit de pseudos. Le dessinateur n'a, je crois, rien fait d'autre, mais le scénariste est Martin Veyron. Cette BD prend un peu de la farce moyennageuse (l'obstination du bûcheron à chahuter son seigneur). Il y a des sorcières, des vœux, des crapaux, des petites manigances. Mais on retrouve le fainéant Lhermitien, épicurien. Qui butine volontiers la fée, et la fille du seigneur. On se retrouve assez vite dans notre monde, celui de Veyron. Le ton est très moderne, tiens, produisant un peu le décalage drôle de Kaamelott.
Ces petites histoires parues dans Pilote sont très drôles. Et rejoint Blacktown de Trondheim, Raoul Fulgurex de Gelli et Tronchet, Timoléon de Fred et Alexis, Superdupont de Gotlib et Lob au sommet de la BD d'humour. Cauvin jardine dans la plaine.

mercredi 19 décembre 2007

Clin d'oeil spacio-temporel

Ah ! Valérian ! Je devrais dire : Ah Laureline !
Cette série est géniale... enfin, jusqu'à un certain point... jusqu'en 78. Bon d'accord, je donne 10 ans de plus. Ca fait plus de 20 ans que Christin patauge dans la semoule. Et cette série était quand même, hum, géniale ! En particulier le rôle croissant joué par Laureline, rebelle dans L'ambassadeur, héroïne de l'Equinoxe, amoureuse sur terres truquées...

Pétillon part de ce couple mythique pour imaginer Douglas Fairblanc et Vaseline, agents spacio-spéciaux. Dans Bienvenue aux terriens, il dessine le bar des amis de métal hurlant. On reconnait de gauche à droite parce que je fais ça bien maintenant :
  
Un personnage de Masse, Valérian, Arzach, Laureline, Lone Sloane de Druillet quand il savait dessiner, le Crooot d'Arzac et une créature Bilalesque, du Bol maudit, ou de la croisière des oubliés. Avant que j'oublie : cette période de Pétillon, complètement délirante, était fabuleuse.

Raoul Fulgurex parvient à voyager dans le temps grâce à une machine XIXème. C'est l'occasion pour Gelli et Tronchet de faire intervenir les plus fameux voyageurs temporels.
 
Dans Dan Star contre l'univers, Finet et Corriger nous font découvrir des héros spationautes rattrapés par la folie. On retrouve un autre naufragé du temps : Christopher de Gillon et Forest.

mardi 18 décembre 2007

Les dessinateurs de tintin sont des cochons

Ah ! Olivier Rameau ! Je devrais dire : Ah ! Colombe ! Dans mon journal tintin, c'était un rayon d'une chaleur nouvelle. On ne savait pas encore que Dany deviendrait ce piètre cochon, ne dessinant plus que des blagues de potaches archi-connues...

Dans La porte des 7 rêves, le fade Olivier retrouve sa belle, kidnappée par un petit être vert, pour être livrée en pâture au talent de quelques peintres.
On reconnait peut-être Derib de dos, Dupa et Hermann.

Et aussi Tibet et Cosey (pas sûr).

Les familles sont le lieux des clignements.

C'est ce genre de trucs, avec les n° spéciaux du journal, et quelques reportages à la rédaction du journal, qui m'ont fait croire longtemps que les dessinateurs du journal travaillaient tous dans une sorte de grand atelier, dans la joie et la bonne humeur... Terrible désillusion !

lundi 17 décembre 2007

L'amour propre ne le reste jamais très longtemps

Veyron l'avoue en ouverture de l'amour propre, s'il s'est pris pour modèle du héros, c'est qu'il ne se voyait pas dessiner la bite d'un autre.

Cette BD est une petite parenthèse porno (por vos, por to l'monde ?) dans ses livres. Et globalement, j'aime vraiment tout ce qu'il fait (sauf 3 d'entre elles que je déteste). Sorte de Lauzier positif.
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En plus de se dessiner, il a placé des auto-clin d'yeux dans ses BD. Et quelques clins à son vieux pote Jean-C. Denis.

dimanche 16 décembre 2007

Le pays des mille sourires

J'ai dit ici beaucoup de mal de Trondheim (et les forces du bien me sont tombées dessus), je lui ai courielé quelques critiques (et il m'a envoyé méchemment bouler).

Mais c'est parceque finalement je l'aime bien.

Et je ne suis pas le seul : 

Frantico se moque de l'humour crétin de Trondheim quand il est avec Sfar, et qu'ils ont bu un peu. Frantico ? C'pas Trondheim ça ?
Sfar dessine son complice Louis Le Trondabbe, prince d'Angoulême (récemment élu grand prix de la ville) dans le #3 du Minuscule mousquetaire, série dont l'argument est tombé plus vite que la série de Serron, pourtant pas fameuse...

Boulet, récent complice des deux précédents, met une BD de Lapinot dans une récré Raghnarokienne. Depuis le 1er album de Boulet, je suis épaté par son aisance. Son blog est un régal.

Zep s'est mis a dessiner les personnages principaux du petit monde de la BD.

Bravo dans sa formidable série Alekxis Strogonov, fait apparaitre Trondheim,  mis en couleurs par madame. Bravo ne fait que des formidables séries.

Dans le Franky snow #1, dans La révolte d'Hop-Frog, dans Les olives noires, Sillage... bon, je ferais un additif un de ces jours.

samedi 15 décembre 2007

Tokyo est mon lit

J'ai repéré Aurelia Aurita dans l'archipel Japon réuni par Boilet, Monsieur manga de Casterman. Elle y racontait avec beaucoup de sensibilité ses questionnements identitaires, ses petites joies de tous les jours... J'ai croisé Boilet à Bédélire juste avant Angoulême, lui disant que je n'aimais pas trop >la< manga, mais dans ce recueil on trouve Prudhomme, Davodeau, De Crécy, Sfar, Scoïtène, Naud, donc, je m'y suis retrouvé. Et puis surtout, j'ai flashé sur cette petite histoire, de cette débutante... Et lui, faux-cul comme personne, me dit que s'il la croise, il lui dira, ça lui fera plaisir.
Parce qu'évidemment, Boilet couche avec Aurita. A lire Boilet, on se rend compte qu'il couche beaucoup, et là, je ne m'en étais pas douté. Alors que Laurent si : la première case de l'histoire d'Aurita est la dernière case de celle de Boilet (y a anguille qui cloche !)... Mais Aurelia raconte tout ça dans Fraise et Chocolat, titre que je n'expliquerais pas ici, parceque, parceque !
  
Ce livre est autobiographique, les personnages principaux sont donc Aurélia et Frédéric. Il y est question de... sexe avant tout, et de séparation, mais quand même, de sexe surtout.
Elle arrive à croquer très bien Frédéric (graphiquement). Lui, se surligne aussi très bien sur les photos qu'il agence dans ses BD.

Les 2 volumes de Fraise et Chocolat sont étonnants, même si je préférais le ton et le graphisme de Je peux mourir maintenant. Et puis, ça raconte la vie d'auteurs de BD, et ça m'intéresse sur le fond.
Les livres de Boilet sont moins emprunts de sensualité, même s'il réalise au Japon des mangas quasi-pornos. Ils comptent parmi mes préférés (demi-tour, Love hotel et Tokyo est mon jardin, avec Benoit Piters, 3615 Alexia).

Lectures de décembre -2

Voila. J'ai terminé la saga des Peter Pan. Hum.
Loisel abuse largement de renvois ("voir le #1"). De manière assez stupide, pour des détails sans importance, ou au contraire inoubliables...
Pour le principal, Peter n'a aucune profondeur, il reste un être de papier, assez antipathique. Clochette est énervante au possible... Faut vraiment s'accrocher à quelque chose pour terminer le cycle. Malgré tout, la fusion entre le diablotin Pan et Peter est une bonne idée. Le parallèle entre Crochet et Peter Pan dans Crochets est amusant. Le dernier album nous montre des monstres, une Clochette criminelle, des enfants loin de l'innocence qu'on leur donne à priori... Et la fin n'est franchement pas claire... Le lien entre Jack l'éventreur et Peter est étrange, flou, sans aucun sens... Au final, on a vécu une hécatombe de personnage, on ressent un mal-être.
Je n'ai eu aucun plaisir à lire cette série. 
 
Le dernier tome d'Odilon Verjus est meilleur que le précédent. Verron prend un peu plus de temps pour les décors, Yann démêle le fil rouge des 10 petits nègres. C'est amusant, sans plus.

Achevé d'imprimer est un polar étrange, où l'écrivain semble vivre finalement ce qu'il a écrit. C'est noir et violent. Le second degré sauve un peu le récit.
Un autocollant publicitaire annonce que Le gardien des ténèbres est "une histoire complète 100% fantastique". Mais il ne s'agit pas vraiment d'une histoire complète car c'est la suite du diptyque Mort London, des mêmes Wens et Rodolphe. Je l'ai lu il y a quelques mois, donc je ne m'en souviens plus guère... et je n'arrive plus à caler cette histoire de carnet secret dans ce mic-mac (qui sait quoi).
Il y a une ambiance particulière dans les livres de Rodolphe. Dans Marie la noire, L'autre monde, Trent, Les écluses du ciel... Un rien nous entraine très vite dans un autre univers. Et je n'arrive pas à comprendre comment il s'y prend. C'est fait en douceur, à l'insu même de l'intrigue. J'ai été séduit tout de suite par les aventures de Mort London, mais Le gardien est guidé sur la piste de Darwin, Bram Stocker, HP Lovecraft. Et ces personnages historiques tombent comme des cheveux sur des soupes. On sent le fil, que Rodolphe tient absolument à les caser... C'est, au final, très artificiel.
Wens utilise tellement bien sa documentation, qu'il décalque des photos, il en place même carrément dans la BD... Comme Yslaire qui se photocopie, je trouve ça nullissime.

Tiens, Wachs aussi utilise les photos, sans trop se soucier que le lecteur voit la supercherie. La série Secrets bancaires tiens du même principe que la série Secrets de Giroud. Giroud ! Encore un auteur tombé sur le champ de la surproduction (que je regrette ses collaborations avec Lax, ou son anarchisme déroulé avec Dethorey !). L'éditeur veut aller vite, inonder le marché, être visible... En page de garde du #1, on peut connaitre le planning de sortie des 8 prochains albums (ils marchent par 2, comme les Largo Winch tiens !), de mars 2006 à juin 2009... C'est triste, sans surprise, mais signe que l'éditeur croit en cette série. Pauvre Wachs qui a fait les frais de ce cruel manque de confiance, avec sa série Chiens du bord du monde , pourtant démarrant bien, mais étouffée dès le #1... Chez Glénat aussi. Secret bancaires, ordonné par Richelle, se place sur le chemin ouvert par Van Hamme, saturé par Black op, IR$, Tosca, Alpha... C'est une banale série B, comme Richelle sait en pondre...
Bon.

Le jour du loup est un manga de la collection Sakka, dirigée par Boilet chez Casterman. Donc, on dit une manga. C'est l'histoire de deux soeurs, Louves-garouves. Comme d'habitude, dans la manga, l'ouverture d'une porte dure 4 pages. L'histoire n'est pas claire. Comment arrive le couple tueur de loup-garou, comment meurt le mort ?? Bof.

vendredi 14 décembre 2007

Le masque et la bulle

C'était hier soir, la rencontre raging bulles de décembre, dans la cave d'un bar-resto de Bordeaux. Une belle cave en pierre, avec des voutes, et des riffs de guitares (la balance pour le groupe de rock dont Raging assurait la première partie).
Mister Rag n' bull présente chaque bouquin, avec des mots ciselés à l'or fin surmontés d'une cerise-nez de cloune. Il a fait la liste, complétée par un bouquin choisi par nos amis les libraires.

David d'Oscar hibou a choisi Watchmen, qu'est pas une nouveauté, juste une ré-édition. Et aussi Ma maman.
Xavier d'Album a choisi Batman année 100.
Eric de bientôt feu-Bédélire : La campagne à la mer, une nouvelle ré-édition ! Y'a triche encore.
Dounia, bibliothéquaire à Blanquefort a été censurée.

La campagne à la mer n'est pas une BD, c'est indiqué sur la couv : croquis ! Eric l'avoue : il a choisi ce bouquin pour causer de Guibert, auteur talentueux s'il en est, humble, tout petit derrière son crayon, au service des récits des autres, d'Alan Cope pour La guerre d'Alan ou de Lefevre pour le Photographe. C'est lui aussi qui a mis en couleur Demi-tour de Boilet et Peeters. J'ai arrêté de suivre la guerre d'Alan, parce qu'il ne prend aucun recul avec le récit du très vieux Alan, qui enjolive ses souvenirs de 39-45. La lunette avait rencontré Guibert pour son #2, et je pense que Dabitch se posait la même question. Je trouve qu'à plusieurs moments, ça sonne faux, ça gâche tout. Le photographe m'a rebuté : un mélange d'images et de photos, planches contact... Jamais je ne lirai ce truc. Et à Angoulême, à l'espace Franquin, Guibert explique son travail, m'intrigue, m'intéresse... Je lis le #1 tout frais : c'est un chef d'oeuvre.

Watchmen est scénarisée par Moore, auteur de la BD fleuve From Hell, que j'ai trouvé long, compliqué, inintéressant et noir, de V pour Vendetta, de La ligue des gentlemen... C'est un scénariste largement pillé par le ciné ! Watchmen est un tournant dans le monde des comics : pour la 1ere fois, les superhéros sont des êtres humains, et plus des boules de lumières opaques, au service de leur pays-axe du bien. Ils doutent, on doute d'eux, on en tue un ! Alors pour les amateurs de comics (Oscar hibou), c'est un chouette livre. Pour moi, c'est un truc un peu chiant.
Dave sort aussi Ma maman, qu'il a adoré, et Dounia aussi. Xavier le voit comme une BD jeunesse alors que pas du tout, pas tout à fait. Eric ne l'a pas aimé, j'avais eu l'occasion d'en parler avec lui. Moi, j'ai adoré.

Je le crois pas : Mister Rag' ne connait pas Gene Vincent, le rockeur ! Bon, la BD ne vaut pas tripette, aux dires de tous. Le dessin est pitoyable : Van Lithout fait du sous Walthéry. Pourtant Rodolphe a fait des chefs d'oeuvres, mais choisi quasiment toujours des dessinateurs inexpérimentés ou très moyens. Voila une BD que je n'ai pas vu dans les bacs, mais que je ne guetterai pas...

J'ai hésité à acheter Ce que le vent apporte, parce que le dessin est beau, et ressemble tellement aux aire libre de Pellejero... Ils ont plutôt tous aimé... Du coup, je vais le feuilleter avec un peu plus d'attention...

Personne n'a aimé Rosalie Blum, inspiré de Sfar pour le dessin et de Rabaté pour le ton.

Les fans de comics ont adoré Batman, devenu terrifiant. Le dessin est moche, les couleurs horribles, le découpage à chier, l'histoire violente est, selon Xavier qui l'a aimé, sans intérêt.
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Voila. pour cause de concert, ce fut plié en 1h. Il n'y a pas trop eu d'échange... Eric, mauvais élève n'a pas lu toutes les BD de la liste !
On n'était pas si nombreux que ça, parce qu'en enlevant les compagnons de chacun des animateurs, on était 4 ou 5. Mais c'est le début de l'aventure !!!

Les errances de Le Tendre

Le Tendre ! Mais qu'est-ce qu'il fabrique ?
Une quête de l'oiseau du temps scénarisée avec Loisel. Bon, ça a perdu sa magie t'façon, c'est pas le truc que j'attends. Non ! J'attends ses merveilles de l'antiquité (La gloire d'Hera et Tiresias avec Rossi) !

Dans Le cycle de Tai-Dor, on l'a vu dans les entrailles de ce blog, Serrano balance des wagons de clin d'yeux. Dont ce petit-ci : dans une galerie de portrait, on ne reconnait pas, mais on lit bien "S. Le Tendre", à coté de ceux de Chagnaud (coloriste) et Rodolphe (co-scénariste).

Et avec Rossi, dans les errances de Julius Antoine, à deux reprises on se demande si ce n'est pas Le Tendre qu'on croise.
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Dans Coline Maillard de Carrère et Cothias, on lit sur la carte de visite "Letendre, Psychanaliste".
Léturgie place des pub pour la série Siloë, scénarisée par Letendre mais qui initialement devait être dessinée par un ami de Simon : José.
A la fin du #1 de La quête, Loisel se dessine avec son scénariste, bien content d'avoir terminé ce bouquin.
Dans la citadelle invisible de Moebius, on lit "Le Tendre" sur un dossier.
Dans les Labyrinthes de Pendanx, Letendre est présent dans une assemblée respectable avec son co-scénariste rennais Dieter.

jeudi 13 décembre 2007

Sur le chemin de Bardet et Dermaut

Les chemins de Malefosse est une série de la collection Vécu de Glénat. Comme la série Les 7 vies de l'épervier de Juillard, qu'on retrouve dans le #3 de cette série (Juillard avait placé les héros de Dermaut dans le #3 des 7 vies).

Dermaut s'est dessiné en compagnie de son scénariste à plusieurs reprises, sur des petites séquences :

Dans le #2 p37, dans le #3 (p44)

et le #4 (p42) en tant que moines, s'appelant de leur prénom.

mercredi 12 décembre 2007

Sur la piste de Tillieux

Maurice Tillieux a déboulé dans le journal Spirou en 56, avec Gil Jourdan. Ce privé, accompagné d'un bandit un peu repenti, est une figure de proue du journal. Coups de flingues, bagarres, voitures accidentées animent les pages du journal !!! Tilleux meurt en 78, à 56 ans, dans un accident de voiture.

A la fin des années 60, il se consacre de plus en plus aux scénarii, laisse le dessin de Gil Jourdan à Gos. Il imagine des histoires (ou ré-adapte ses vieux scénars, de manière un peu éhontée) pour Natacha de Walthéry, la Ford T de Francis, SOS bagarreur pour Follet, Jess Long de Piroton, Tif et Tondu de Will, La ribambelle de Roba, Hultrasson de Vittorio...

On retrouve des allusions à Tillieux, Gil Jourdan ou Felix dans Natacha :

Dans Natacha et les petits miquets (#7), les dessinateurs de Spirou (dont Tillieux) sont kidnappés... Walter montre le #1 de Gil Jourdan au capitaine. A la fin de l'hotesse et Mona Lisa (toujours ce #7), un passager se sert un verre de Gin, c'est Tillieux, avec ses lunettes noires et sa cigarette.
  
Le pilote à la fin de L'ange blond, Natacha d'un scénario posthume de Tillieux, c'est encore lui. Walter y fait un terrible cauchemar, où il est accusé par de nombreux héros de BD, dont Crouton, flic borné, mais quand même compréhensif, enfin, gentil quoi.

Dans le Gaston #8, Franquin décore les couloirs de la rédaction du journal Spirou avec des dessins de Tillieux : Cesar et Ernestine (il placera ailleurs le gendarme, père d'Ernestine).

Chaland, Gos et Roba ont fait de nombreuses références à Tillieux. Pourquié aussi.

Mais plus récemment, la série marseillaise Léo Loden est chargée de réminiscences :

Léo (#5) s'imagine sur une case de la voiture immergée, à la place de Gil Jourdan.

Et ce LUI, non expliqué, c'est évidemment Gil Jourdan (#5). Et sur le porte-clef reconnaissable (#2), on reconnait tous Crouton. On devine aussi une BD de Felix placée au hasard des rayonnages (#5). Dans ce tome 5, on trouve aussi Libellule. Et le titre du #9 rappelle une aventure de Jourdan (#11) .

Il y a peu, dans le même esprit, est né une série tirée de l'univers de Tillieux, entre hommage et pastiche : Simon Nian par Rodier et Corteggiani.

mardi 11 décembre 2007

Une apparition de Stanislas

Stan était le vieux de l'Assoce. C'était le classique de la bande, très "ligne claire". Il a produit très peu à l'association. D'ailleurs, à part Trondheim, les fondateurs y ont peu produit. Mais lui en plus, il n'a pas beaucoup été publié ailleurs. Bon, maintenant que l'Assoce est morte, il va forcément falloir chercher un éditeur pas frileux.
Il vient tout de même de réaliser un Donjon avec Trondheim et Sfar.

Mais avait publié, sur un scénario de Bocquet et Fromental, en 99 aux éditions Reporter : Les aventures d'Hergé.
  
Ce livre reprend les grandes lignes de la vie du maître, c'est une base indispensable pour les néophytes. Dans ce livre, il se dessine sur une séquence (une petite page) où il est le compagnon de cellule d'Hergé, à la libération.

Les membres de l'association ont quasiment tous fait des BD autobiographiques, sauf lui (qui se rattrape un peu ici) et Killoffer (mais ça ne l'empêche pas de se placer 676 fois dans 676 apparitions de Killoffer !).

lundi 10 décembre 2007

Coutoo über alles

Les récits d'Andréas sont des pièces à décoder, des puzzles à assembler... Le triangle rouge (le A d'Andréas) est constitué d'une série de rêves imbriqués : Franck Lloyd Wright (le carré rouge) rêve de quelqu'un qui rêve d'un autre qui rêve aussi. Plus on avance dans le rêve et plus les pensées sont alourdies et le trait éclairci... Arq est un jeu à déchiffrer : qui est qui ? qui est où ?

Le code d'aujourdhui, dans Coutoo, est basique, et pas essentiel à la compréhension de l'histoire.

L'histoire est une enquête policière. Joe Krafft reprend les recherches de son père, flic émérite, sur un meurtrier sanguinaire : Coutoo. Mais Coutoo est mort, tué par Carl Krafft...
Sous l'étiquette du dossier, son père avait écrit 3021. 

Dans le dossier, Joe est intrigué par une série de palyndromes... Et transforme 3021 en 30211203 et 12033021. Mais ça sera, grâce à un mirroir : 1508021.
Ce cheminement de Joe est celui des lecteurs d'Andréas : on doit chercher dans ce que le récit nous montre, d'autres sens, souvent chargés d'autres questionnements.

Le message à décoder, si on veut, est celui-ci.
 
Quand on a été scout, on connait "cassis" ou "cassette". Mais ici, ça ne colle pas. Parce que c'est plus compliqué que ça.
Hingle, soldat américain, dérobe une caisse oubliée dans le coffre d'un centre de recherche allemand. Il contient ces papiers codés et un flacon, dont le liquide rouge est un poison pour ses souris. Et c'est ce liquide qui le fait muter en Coutoo. Et c'est ce dont parlait les paperasses, mais en allemand, bien sûr (Andréas vit à Rennes, mais est allemand).
La clé est de type K6 ou K7, à la différence qu'il faut extraire de l'alphabet les lettres de "Coutoo", et les replacer à son début. Alors 1=C, 2=O, 3=U, 4=T, 5=6=O, 7=A, 8=B, 9=D... Et j'arrive à un truc incompréhensible, parce que je ne parle pas allemand, mais j'isole "metamorphose ein" ou "das coutoo stadium ueber"...
Par contre, cher lecteur, si le courage te prend, n'hésite pas à me traduire la traduction du message, merci d'avance.