dimanche 5 février 2017

Lecture de 2017 -3

Bouzard : Jolly Jumper ne répond plus (2017 - Dupuis)
J'ai hésité à l'acheter. Et puis il dédicaçait son bouquin chez Krazy Kat hier aprem... je l'ai regardé dessiner 5 mn et je me suis rappelé que je l'aimais.
Il convoque tous les gimmicks de Morris, et les détruit joyeusement. Il met beaucoup de lui, et plus encore (j'ai adoré la façon dont il met en scène le garde qui hurle sa blague, mais qu'on n'entend plus parce qu'on est trop loin). C'est fin, drôle...
En plus, les couleurs sont extra, l'objet est beau... Je suis surpris d'être surpris.

Rébéna et Charyn : Marilyn la dingue (2009 - Denoël Graphic)
En voici une belle surprise. Peu amateur de polar, je me suis laissé happer par cet univers saturé des poncifs du genre. Je n'en reviens pas d'avoir autant accroché. Comme si les auteurs, maitrisant à fond les ficelles humaines et les ressorts narratifs, s'étaient amusés à parodier le polar. Je me suis senti dans un Alack Sinner avec des personnages vivants.

Bonin d'après Aymé : La belle image (2011 - Futuropolis)
J'ai acheté Fog à sa sortie, le dessin m'a assez vite plu. Et puis je n'ai pas continué au dela du #1... couleurs trop plates, papier pas beau, histoire sans doute un peu mole (m'en souviens plus). Malgré tout, j'ai continué de lire ses autres créations (je suis toujours à la recherche du #2 de La chambre obscure). Son adaptation du jour, d'un auteur formidable, et très juste, très belle.

Barral : Micmac moche au Boul'Mich (2015 - Casterman / Univers d'auteurs)
Je dois avoir un ou deux Nestor Burma de Tardi... décidément pas fan de polar. Mais la reprise de Barral est plutôt chouette. Il colle beaucoup au style de Tardi, ce qui reste un mystère pour moi. Bon : sauf pour les couleurs, dont je ne suis pas toujours client. Mais en dehors de l'atmosphère, même l'histoire m'a plu...

Bertrand et BenacquistaL'amour cash (2008 - Casterman)
Je n'ai jamais été fan du dessin de Bertrand, ni de ce qu'il raconte. Ici, il y a Benacquista, lu récemment avec le trois fois UN de Gabrielle Piquet. L'histoire n'a pas beaucoup d'intérêt (des coups tordus montés par un paparazzi amoureux d'une pute de luxe) mais le basculement final, quand on prend un recul de quelques mètres sur la scène où le photographe nous balance des flash-back en se souvenant de son histoire d'amour... C'est triste et amer. Mais c'est pas suffisant pour sortir ce bouquin du lot.

Sergio Melia : Une mansarde à Paris (2005 - Glénat bénélux / Caravelle)
C'est con : le dessin est un peu entre deux. Il pourrait quand même être sauvé par les couleurs. L'histoire nous entraine (décidément) sur les traces d'une escort. J'ai eu du mal à comprendre de quelle manière s'écoulait le temps... Il y a de jolies petites choses dans le scénario... mais ça me semble un peu court... Je serait prêt à lire un ouvrage plus récent de Melia.

Moolinex : Flip et Flopi (2011 - Les requins marteaux)
Bon... Il fallait que je lise ça. Mais il ne faut pas que j'en dise du mal. Trop de mal.
On est dans du dessin cracra, comme  Freeze punk de Witko ou Monseur Ferraille de Winshluss.
C'est plutôt drôle, mais quand même cracra.

Catel et Grisseaux : Lucie #1/3 (2003/2006 - Casterman / ligne de vie)
J'ai acheté Lucie s'en soucie à Angoulême : les deux auteures étaient sympa, on a papoté, j'ai acheté le bouquin et me le suis fait dédicacer (comme ça m'est arrivé souvent : j'ai eu pitié de leur longue attente du dédicaceur). C'était pas terrible terrible. C'est plus flagrant dans le cycle du jour, parce qu'on peut pardonner une œuvre de jeunesse, mais ce truc est absolument illisible. Les aventures d'une nana qui s'engage, puis non, tombe amoureuse d'un autre, largue, retrouve, relargue, retrouve... Une conne qui n'avance pas dans la vie. On y trouve des références à Dupuy et Berbérian... mais faut pas s'y tromper : c'est du sous-Monsieur Jean ! Là où ils mettaient en abîme, réalisaient des parallèle, construisaient un récit : elles déroulent platement une histoire gnangnan. On est plus du coté de Christopher.
Et puis les mères qui disent à leur enfant "donne à Maman" et pas "donne moi", c'est rédhibitoire.
Rien à voir avec les bons livres de Catel qui ont suivi, qui sont des bijoux.

Mourier et Arleston : Trolls de Troy #19/20 (2014/2015 - Soleil)
Ça faisait des années que je n'avais pas lu un truc de cette série. J'ai une tendresse particulière pour Arleston, même si je trouve qu'il se fout un peu de notre gueule en étirant les séries au max. J'ai adoré Les feux d'Askell de Mourier et son coté parodique... mais là : je ne m'étais pas rendu compte que Trolls en était à 20 tomes. La série est née il y a 20 ans, et doit avoir un beau succès. Je me suis un peu ennuyé, un peu énervé de lire les aventures des invincibles Trolls. Ils voulaient faire du Asterix, mais Goscinny est inégalable, en fait.

4 commentaires:

  1. Jolie moisson ! Le Rebena-Charyn fait bien envie. Pour ma part j'ai beaucoup de bons souvenirs de Charyn en BD.

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    1. Je me suis toujours demandé s'il écrivait les scénarios, où si les dessinateurs adaptaient ses récits.
      L'écriture pour la BD ne repose pas sur les mêmes principes que celle des romans. Surtout qu'un bouquin de Loustal ou de Boucq, c'est pas la même chose.
      Chez Boucq, c'est écrit "d'après Charyn", chez Loustal "scénario de Charyn, adaptation de Loustal"

      Alors c'est vrai : c'est plutôt pas mal ce qu'il a fait.
      D'après mes notes, j'avais moyennement aimé Le croc du serpent mais un peu plus L'Europe en flamme
      Adoré La femme du magicien, aimé Bouche du diable
      Plutôt aimé les "Loustaux"

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  2. Yes pareil pour La Femme du magicien et Bouche du diable. Pour Loustal il faudrait que je relise, ça m'avait beaucoup moins marqué, j'y reviendrai peut-être.

    Pour Rebena la contribution de Charyn a été très directe visiblement: http://www.actuabd.com/Jerome-Charyn-Quand-je-suis-romancier-je-suis-a-la-fois-le-scenariste-et-le-dessinateur

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