dimanche 15 janvier 2017

Lecture de 2017 -1

Aude Picault : Idéal standart (Dargaud - 2017)
Acheté les yeux fermés (le trait de Picault est toujours très juste). Le personnage est riche, attachant, adorable... on comprend ses rêves, ses errances... on l'accompagne durant ces quelques années décisives qu'elle reporte finalement avec courage. Picault fait un point sur les relations hommes femmes comme personne, notamment comme aucun homme (c'est vrai ça !).

Sur ce dessin : un petit geste de rien du tout qui donne tant de densité au moment : cette femme est vivante, le courant d'air est palpable... ce genre de dessin est tellement rare en BD !

Ken Dahl : Monsters (Secret acres - 2009)
Mince : le bouquin est en anglais (pourquoi z'ont pas la version de L'employé du mois à la bibli ?). J'ai eu un peu de mal à lire... mais quand j'ai compris qu'il s'agissait de l'histoire d'un mec avec une grave maladie (un bouton sur la lèvre), j'ai assez vite feuilleté, et refermé ce bouquin. Ah ! Autobio quand tu nous tiens !

Peggy Adam : Plus ou moins... Le printemps (Atrabile/Flegme - 2004)
Des jeunes femmes (ado avec un pois chiche dans la têtes) qui sortent, boivent, baisent, ne savent pas ce qu'elles veulent, ne voient pas ce qu'elles voient... c'est un peu exaspérant et triste. J'ai zappé les dernières pages, trop déprimant. C'est con, y avait matière dans la relation entre les 2 amies, et avec ce beau dessin et ce bel orange.

Will Eisner : Le Spirit - 2 juin 1940 / 25 aout 1940 (Soleil/Culture comics - 2002)
Bon... je suis un peu déçu. Un peu parce que j'en n'attendais finalement pas grand chose d'exceptionnel. En regardant ça à travers l'histoire de la BD, évidemment, c'est intéressant du point de vue narratif... quoi que ce tome en est aux balbutiements de ce qu'Eisner fournira plus tard.

Will Eisner : Le complot (Grasset - 2005)
Dans son ultime ouvrage, Will Eisner démonte l'imposture des protocoles des sages de Sion. C'est un livre d'enquête historique, qui se termine avec le témoignage de l'auteur à travers le monde où les propos scélérats ont la peau dure... parce que l'intelligence n'y est pas.
J'avais peur que ce ne soit pas très lisible (je suis passé rapidement sur les comparaisons entre le protocole et Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu) mais ça se lit d'une traite, sans qu'on comprenne vraiment comment une telle supercherie soit possible... sauf si... on était entouré de cons et d'antisémites ?

Darwyn Cooke : Le Spirit #2 (Paninni - 2008)
contient 4 numéros de The Spirit (#5 à 8) avec des récits de Cooke, de Sprouse & Story et Simonson, de Bernet, et de Baker
On est bien loin de l'esprit du Spirit... on est bien loin de l'hommage, mais beaucoup plus près du tiroir caisse. Le dessin de Cooke est tout mignon, celui de Bernet égal à lui même (son histoire est assez drôle et la seule qui sort du lot). Le reste, bon. Enfin, non, justement.

Benjamin Marra : One man war on terror (Les requins marteaux - 2016)
Du sexe, de la violence, de la raideur, du 1er degré... et donc ?

Pirus et Dionnet : Rose profond (Casterman - 2015) publié entre 1988 et 1989 dans l'écho et publié chez Albin Michel en 1989
Je tiens le Pinocchio de Winshluss pour un chef d’œuvre absolu, et je pensais voir ici une de ses inspirations graphiques. On y trouve, c'est vrai, de belles illustrations parodiques des premiers dessins animés de Disney. La lecture en est un peu troublé par un scénario expéditif, un sacré manque de profondeur... Là où le violeur chez Winshluss est une belle ordure qui s'assume, il est ici rapidement pardonné... C'est pernicieux, pervers (intellectuellement) et machiste. Au final, tout est assez décevant.

Aurélia Aurita : Buzz-moi (Les impressions nouvelles - 2009)
C'est plutôt une bonne surprise, parce que j'en attendais pas grand chose. C'est un peu nombriliste, mais ça raconte comment se passe la vie d'un auteur médiatisé (ça n'explique pas vraiment le pourquoi).

Vatine et Trondheim : Infinity 8 #6/6 - Retour vers le Führer (Rue de Sèvres - 2017) 
Oui, bien sûr, le dessin de Bertail, et ici, celui de Vatine sont sans faille. Mais comment raconter une histoire ? Quelle est l'intrigue, où est le climax ? Comment le dénouement arrive-t-il ? Que ressent-on ?
Jamais vu un truc aussi mal fait.

Spirou #4109 et 4110
Les ptits rendez-vous hebdomadaires sont plutôt agréables (Dad de Nob, La semaine de Spirou, Animal lecteur, Les aventures d'un journal, Mastodonte d'Obion).
Coté histoires à suivre : le scénar du Spirou de Schwartz reste assez décevant, la Rose de Vernay et Lapière (l'auteur de Clara !) assez intrigante, Frnck de Css et Bcqt plutôt pas mal, l'année Gaston par Trondheim sans beaucoup de Franquinisme... celle de Saive étonnamment maline. J'ai pas monté le mini-récit de Nix, sinon, je pense que j'aurai rigolé. Harry de Benus (avec Nix) est du même tonneau. Le cow-boy d'Erre et Fabcaro est très chouette (des gags en 1/2 pages qui forment un tout cohérent, c'est une petite prouesse).
Les trucs passables se lisent quand même : Kahl & Pörth de Ztnarf et Ced, Katz de Dairin et Del, Autour d'Odile de Madaule, Marco & co (que j'avais lu en ligne), Rob (que je n'arrive malgré tout pas à lire), Game over, les ptits strips finaux...
Au contraire des Femmes en blanc, de Cédric et de Pierre Tombal !! On nous annonce un tunique bleue ? L'histoire-hommage de Dutto n'arrive pas à me faire croire que cette série est toujours vivante. L'hommage de Gatignol est très étrange (Blutch tue le gros béta)... Spirou s'est renouvelé : faut tirer un trait sur le passé ! Qu'on ne nous impose plus de Buck Danny tiens !

Aurita, Bernadou, Libon & Capucine, Camille, De Pins, Mazaurette & Némiri, Martin-Lemerle, Bouilhac & Raynal, Petit, Robin & Thiriet, Bertail, Thiriet, Krassinsky : Amuse Bouche (Fluide/Glamour - 2009)
Mouais : très inégal. J'ai cru comprendre que ça tournait autour du sexe et de la bouffe... mais l'éditeur a recasé ici des trucs juste sexe. Les illustrations de Némiri et Bertail sont très belles... l'histoire de Libon et Capu très fine, les témoignages de Krassinsky plutôt bien vus... mais bon : ce recueil est très dispensable, comme la revue Fluide glamour.

Fluide glacial #488
Bertail et Le Gouefflec s'engagent dans une aventure dont on n'apprend rien ici. Mais la mise en place est impeccable. Le dessin de Bertail est vraiment chouette (et les planches originales immenses, je vous dit pas !) et Le Gouefflec : je suis fan (Topless, Le chanteur, Soucoupes...).
Bernstein, dont je suis assez amateur aussi, skatte pas mal la revue, désertée par les "historiques". Son truc avec Witko est moyen (ils nous ont habitué à mieux). Avec Spiessert, bon... ça passe. Avec Houssin aussi.
Je découvre Monsieur Le Chien (raaa ! ces pseudos de merde !!) avec 4 pages de strips autonomes qui racontent le début d'une histoire. C'est bien fait !
Reuzé parle de BD, et j'adore ça.
Safieddine et Dunhill racontent Le jour où, et c'est assez drôle !
Mr Kern s'en sort bien avec son histoire. Pourvu qu'il perce (ce mec est un tagueur/peintre/dessinateur de génie).
Moog et Lehmann, franchement, je trouve ça naze. Même dans Jade je trouvais ça faible. Comme ici l'histoire de Menu, sans intérêt. L'histoire de Daoudi manque de fin (un superhéros trouillard... oui... et donc ?)
El Diablo se met en scène avec Salch... c'est presque drôle. Mais mille fois plus drôle que le Lookbook de Salch (j'aimerai comprendre ce qu'il veut dire avec ses parodies !) ou que son autobio déchirante (mais c'est pas bientôt fini ce nombrilisme pseudo-décalé !! Les années 90 ont bientôt 20 ans !!).
Après y a Bess & Felder, Lindingre, Pourquié (qui gâche ton talent dans cette toute petite histoire), Texier... Bon : je me suis presque dit que je m'abonnerai (mais y a pas de bulletin d'abonnement ? Et Goossens, Maester, Binet... on les y verra plus ? Et Bamboo va y donner un coup ?)

Aaarg ! #7 (2015)
Mouais. Entre fluide et Ferraille... manque un peu de fond, d'accompagnement rédactionnel... mouais...

1 commentaire:

  1. un entretien avec Aude Picault chez sequencebd

    http://sequencebd.fr/ideal-standard-aude-picault/

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