lundi 28 mars 2016

Cachez ce nombril...

J'ai de plus en plus de mal avec ce monde connecté.
L'air du temps (la victoire partout de l'individualisme, ses émissions de téléréalité...) fait disparaitre la frontière de l'intime. A la radio, la présence grandissante de la parole donnée aux auditeurs, qui devait la rapprocher de son public, l'éloigne de sa mission (la radio dégueule de nombrilisme, de petitesse, de renfermement... et encore je suis scotché sur radiofrance). Dans les transports en commun, au milieu des conversations téléphoniques, on est dans une vaste chambre où chacun devrait se sentir étranger, mais non. Sur les réseaux sociaux, on poste un message perso sans se rendre compte où il est posté : une affiche sur un mur.
J'en viens là où je voulais en venir : Sfar.
Il a réalisé des dessins, diffusés sur instagram, intimes. Évidemment, les médias s'en sont emparés, parce que Sfar, à force de pousser des coudes, est arrivé au sommet des médias, et diffuse avec plaisir et profusion, ses états d'âme. Du coup, on confond ses dessins avec des dessins de presse... et du coup (encore) : ils apparaissent mauvais ! De la grosse ficelle, des lieux communs, aucun recul. Du Plantu, ni plus ni moins.

Fred Neidhardt synthétise tout ça très bien.

Alors je prends la défense de Sfar : ce sont des dessins à lui pour lui, de sa tristesse à lui ! Sa catharsis à lui !
Oui mais alors : pourquoi les montrer au public ? Il n'a pas forcément besoin de voir tout ce que l'artiste produit ! Et ça, ce gros nombriliste ne s'est pas encore posé là question. Il se défend en donnant des leçons (on ne s'attaque pas à Sfar !), en méprisant ceux qui méprisent (parce-qu’il ne faut pas mépriser... euh).

Sfar, mais je l'ai déjà dit, m'énerve (mais c'est parce que je l'ai vraiment tant aimé). Chaque occasion (gros drame ou ptit évènement bédé) est le moyen de se mettre en scène, de parler de lui... Il ne laisse la place (dans les médias) à personne... et ce qui m'agace avant tout : il ne s'en rend pas compte. Que parfois, on peu se taire, pleurer tout seul dans le noir.
Grâce à l'association, l'autobio s'est installée, et à force, est devenu une vertu.
Et l'intimité n'est plus.

Soulcié pour le concours pastiche Fsar

Sfar est décoré de la légion d'honneur !
Aujourdhui, plus que jamais, j'aime Tanxxx.

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