samedi 1 novembre 2014

Voyage blanc et désolation

Le bouquin de Lepage est très beau. Très très beau. Mais...

Lepage : La lune est blanche p182

La lecture de cette aventure collective vers le pole sud est gâchée par la présence de deux petits individus qui se la jouent perso, deux enfants gâtés qui ne voient pas les implications qu'entrainent une telle expédition... Alors qu'un certain nombre de leurs compagnons de voyage sont obligés de s'en retourner aussitôt après avoir posé le pied sur DDU, eux boudent, râlent, chougnent parce qu'ils ne peuvent aller tous les deux à Concordia... Insupportables !
Je ne sais pas si en l'écrivant, Emmanuel Lepage s'en est rendu compte... à quel point il pouvait apparaitre antipathique...
On accède finalement à son caprice et voilà que le fameux raid se révèle être pour lui un voyage ennuyeux... Un sale gosse !

Les textes de son frère, qui illustrent ses photos inutiles sont assez faibles. Et dommageables à la lecture du livre.
La présence de ces photos révèlent d'ailleurs à quel point les dessins d'Emmanuel sont plus puissants, plus riches et évocateurs qu'un simple copié/collé de la réalité. Ses dessins sont toujours aussi merveilleux et émouvant (sauf les mains qu'il dessine toujours trop grandes... et personne pour lui dire).
C'est marrant parce que je relisais en même temps la monographie de Serge Bush chez Mosquito où Lepage répond à la question de la possibilité de mélanger photos et dessins dans un livre (comme Emmanuel Guibert et ses amis l'ont fait avec Le photographe)... que "ce serait un peu idiot" !
Je confirme. Autant les petites images imbriquées dans la page fonctionnent bien... autant les quelques doubles pages sont sans intérêt dans la narration.

Lepage : Voyage aux iles de la désolation p50

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